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Sa banque sauvée, PSA fait le point sur son alliance avec General Motors

Publié le 24/10/2012 07:40

PSA doit faire un point mercredi sur l'alliance avec l'américain General Motors, critiquée par le gouvernement français qui a remis en question la stratégie du groupe lors de l'annonce de la suppression de 8.000 postes, mais qui s'apprête à soutenir la banque du constructeur.

Cet examen s'inscrit dans un calendrier serré pour le constructeur qui publie dans la matinée son chiffre d'affaires du troisième trimestre, et avant de devoir s'expliquer sur tous ces sujets jeudi devant les syndicats et les pouvoirs publics.

PSA Peugeot-Citroën réunit à 08H00 (06H00 GMT) à son siège parisien un comité de groupe européen. Outre le chiffre d'affaires, il examinera la vente partielle de la filiale de logistique Gefco, et bien sûr l'alliance avec GM nouée en février.

Les deux constructeurs ont mis sur pied au printemps des groupes de travail communs, dont les conclusions doivent être présentées. Tous les projets lancés n'ont pas abouti, comme celui d'une petite voiture destinée aux marchés émergents qui a été gelé, selon une source proche du dossier.

Ils ont en revanche avancé sur une structure d'achats commune et sur la répartition du développement de nouveaux véhicules entre PSA et Opel, la filiale européenne de GM.

La direction de PSA reviendra aussi sur ses projets de réorganisation en France, qui doivent se traduire par la perte de 8.000 postes, la fermeture en 2014 de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne et la réduction de la voilure dans son usine de Rennes.

Peu après l'annonce de ces mesures qui ont provoqué un choc en France, le gouvernement avait remis en cause la stratégie de PSA et s'était interrogé sur l'alliance avec GM.

Garantie publique

La direction pourrait aussi en dire plus aux délégués du personnel sur la garantie publique qui sera apportée à sa filiale bancaire BPF, et dont les modalités finales étaient en cours de négociation mardi soir.

BPF pâtit de la situation de sa maison-mère et de la dégradation de sa note par les trois grandes agences de notation. Or BPF, qui fournit des crédits à la consommation, ne se finance que par des émissions de titres ou des emprunts, et ces dégradations lui rendent la tâche très difficile.

Pour lui apporter une bouffée d'air, "l'Etat pourrait garantir à hauteur de cinq voire sept milliards (d'euros) les futures émissions de titres sur le marché" de la banque, auxquels s'ajouterait un financement de la part des banques, selon une source proche du dossier. Paris devra probablement obtenir le feu vert de Bruxelles pour apporter une telle aide, qui pourrait être vue d'un mauvais oeil par d'autres constructeurs européens.

Cette aide ne se fera pas sans contreparties, dont la nature exacte n'est pas encore connue. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg demande "des garanties sur le volet social". Cette réduction "doit se chiffrer en centaines d'emplois préservés".

Le gouvernement veut aussi que PSA ouvre son conseil de surveillance, aujourd'hui composé de membres de la famille Peugeot, premier actionnaire du groupe, et d'indépendants, à un représentant des salariés.

M. Montebourg demande encore la nomination d'"un administrateur indépendant (qui) puisse assurer le lien avec l'Etat", bien que l'Etat ne soit pas au capital de PSA. Même General Motors, qui a pris au printemps 7% du capital de PSA, n'a pas obtenu de représentant. M. Montebourg pourra en discuter avec le président du directoire de PSA, Philippe Varin, au cours d'une réunion tripartite prévue jeudi à Bercy, dans la foulée d'un comité central d'entreprise (CCE) programmé le matin.

Du côté des syndicats, qui ont prévu une manifestation devant le siège de PSA jeudi, la CGT continue de réclamer la suspension du plan de restructuration.

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