PARIS (Reuters) - Jean-Paul Delevoye a été nommé haut commissaire à la réforme des retraites, prochain dossier potentiellement explosif du début du quinquennat d'Emmanuel Macron, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Agé de 70 ans, ce proche du chef de l'Etat, ancien président du Conseil économique social et environnemental (Cese), sera chargé de coordonner et de piloter cette réforme que l'Elysée espère pouvoir lancer dès 2018.
L'objectif de cette réforme "est de mettre en place un système universel de retraites par répartition et que ce système garantisse l'égalité de tous devant le risque vieillesse, pour faire en sorte qu'un euro cotisé donne à tous les mêmes droits à pension", a dit Christophe Castaner lors du compte rendu du conseil des ministres.
"Ce qui suppose évidemment d'harmoniser les nombreux régimes existants", a-t-il ajouté. "L'objectif est connu : engager maintenant rapidement les discussions avec les partenaires sociaux pour aboutir à une loi cadre (...) au premier semestre 2018."
L'approche comptable "systématiquement privilégiée" lors des précédents quinquennats "s'est faite au détriment des plus jeunes", a poursuivi Christophe Castaner. Elle "permettait certes de combler un déficit prévisionnel mais jamais de répondre à cet enjeu d'égalité et de justice nécessaire sur ce sujet".
Emmanuel Macron a donc "appelé la ministre en charge de ce dossier (Agnès Buzyn-NDLR) à faire en sorte qu'on puisse rétablir la confiance de nos concitoyens dans nos retraites", a-t-il ajouté.
La réforme du système de retraites est un sujet explosif en France où les différentes tentatives de réforme ont donné lieu à d'importants mouvements sociaux et manifestations massives , notamment en 1995 sous Alain Juppé et en 2003 sous François Fillon.
Emmanuel Macron s'est pour sa part engagé à unifier les régimes de retraite sans toucher à l'âge légal de départ ni les règles pour ceux qui sont à cinq ans de l'âge de départ.
Selon le rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR) publié en juin, l'amélioration de la situation financière du système de retraite français devrait être plus lente que ce qui était prévu l'an dernier.
Le système de retraite devrait ainsi rester déficitaire jusqu'au début des années 2040 dans le scénario le plus favorable sur les quatre envisagés (qui prévoit une croissance de 1,8% des revenus d'activité) et dégagerait ensuite des excédents jusqu'en 2070.
(Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)