Le ministre du Budget, Eric Woerth, a estimé mardi qu'il serait "très difficile" de ramener dès 2013 le déficit public français sous les 3% du Produit intérieur brut comme le demande Bruxelles, soulignant que l'effort consenti par la France était déjà "considérable".
"Le Premier ministre François Fillon a indiqué que nous serons à 3% (de déficit, ndlr) en 2014", a déclaré M. Woerth sur Europe 1, soulignant que "cela sera très difficile" d'y parvenir en 2013.
La Commission européenne va demander mercredi à la France de ramener dès 2013 son déficit public sous la limite autorisée dans l'Union europénne de 3% du Produit intérieur brut (PIB), soit un an plus tôt que prévu par Paris.
"En 2010, le déficit devrait atteindre 8,5%", a rappelé le ministre. Selon le projet de budget pour 2010, "en 2011, on passera de 8,5% à 7% puis à 6% en 2012 et 5% en 2013", a-t-il ajouté, estimant que l'effort était déjà "considérable".
"Le Premier ministre a souhaité encore accélérer ce mouvement", a ensuite affirmé M. Woerth en marge d'un colloque sur le grand emprunt. "Il faut aller plus vite que ce que nous avions prévu, c'est-à-dire qu'il faut être encore plus rapide dans la contrainte sur les dépenses", a-t-il dit à des journalistes.
S'agissant du futur grand emprunt, il doit être aux yeux du ministre du Budget "compatible avec nos finances publiques" et "avec la signature française", afin de ne pas détériorer la notation de la dette de la France et donc ses conditions de financement.
"Le coût de l'emprunt doit être inférieur au retour sur investissement", a renchéri Eric Woerth, estimant que "la minimisation du coût" de cette opération devait "être privilégiée".
M. Woerth a par ailleurs estimé sur Europe 1 qu'il y aurait "plus de croissance" à partir de 2011.
M. Fillon a affirmé lundi que la croissance économique de la France pourrait atteindre 1,5% en 2010, soit le double de ce qu'a inscrit le gouvernement dans son projet de budget.
"On a doublé nos espérances de croissance", a souligné M. Woerth. "On a prévu 2,5% en 2011, c'est-à-dire une France qui repart plus vite".
Le ministre a réitéré son refus de toute augmentation d'impôts pour résorber les déficits. Ce n'est pas par l'augmentation d'impôts qu'on aura des recettes mais "par l'augmentation d'activité", selon lui.