Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le cous du pétrole a frôlé les 60 dollars le baril pour la première fois en près d'un an vendredi, mais n'a pas pu casser ce niveau après un rallye qui fait que les prix semblent surachetés à court terme.
À 18h25, les contrats à terme sur le cours du Brent étaient en hausse de 1,0% à 59,56$ le baril, après avoir atteint un sommet à 59,78$. Les contrats à terme sur le brut américain, qui se négocient généralement avec une légère décote par rapport au pétrole Brent, ont augmenté de 1,4 % à 57,03 $ le baril.
Les contrats à terme RBOB sur l'essence ont quant à eux augmenté de 0,5 % à 1,6595 $ le gallon, leur plus haut niveau depuis la mi-février de l'année dernière, lorsque la demande mondiale de pétrole a commencé à s'effondrer sous le poids de la pandémie de Covid-19.
Le marché a été encouragé cette semaine par la façon dont s'est déroulée la réunion mensuelle de l'OPEP sur la politique de production, sans qu'aucune production supplémentaire n'ait été convenue et avec de nombreuses preuves du respect des quotas de production. La production nigériane, en particulier, est maintenant tombée à un niveau qui compense presque entièrement la surproduction de l'été dernier, en partie à cause des perturbations dans certaines de ses installations d'exportation. En outre, une autre semaine de prélèvements nets sur les stocks américains et internationaux a convaincu de nombreuses personnes que le marché est appelé à se resserrer de manière significative, la demande reprenant au cours de l'année, ce qui a poussé les contrats à terme des mois plus éloignés à une forte hausse.
"Le marché fixe de plus en plus les prix en pensant que l'effondrement des prix de l'année dernière, associé à une attention accrue des investisseurs pour les questions environnementales, sociales et de gouvernance d'entreprise (ESG), pourrait entraîner un déficit futur en raison du manque d'investissements dans l'exploration", a déclaré Ole Hansen, responsable de la stratégie des matières premières de Saxo Bank, dans une note. "Toutefois, avant d'en arriver là, la demande mondiale doit se redresser par rapport aux 94 millions de barils/jour actuels et revenir vers les 100 millions d'il y a un an, tandis que l'OPEP+ revient lentement à 7 millions de barils/jour de production encore plafonnée".
D'autres ont également averti que le marché était peut-être allé trop loin, trop vite.
"Une fois que la tendance est constante, le marché ne voit plus de raison d'arrêter la flambée des prix", a déclaré Bjornar Tonhaugen, responsable de la recherche sur les marchés pétroliers chez Rystad Energy, dans un commentaire envoyé par e-mail. "De nombreux indicateurs techniques clignotent en rouge, une correction des prix à brève échéance ne serait donc pas sans surprise", a-t-il ajouté.
Une source possible de choc baissier est l'Iran, qui n'est pas couvert par l'accord de l'OPEP sur la limitation de la production. Axios a rapporté plus tôt vendredi que le président Joe Biden est pressé de revenir à l'accord parrainé par l'ONU en vertu duquel l'Iran a cessé d'enrichir de l'uranium en 2015.
Biden a suspendu son aide en Arabie saoudite cette semaine en ce qui concerne la poursuite de sa campagne contre les rebelles houthis soutenus par l'Iran au Yémen.
Cependant, la décision des Etats-Unis de saisir cette semaine un pétrolier iranien soupçonné d'avoir enfreint les sanctions suggère que la nouvelle administration ne sera pas trop rapide à relâcher la pression sur ses exportations de pétrole.