L'impact de la tourmente financière et du ralentissement de l'économie chinoise pour la France et les économies européennes ne devrait pas aller "au-delà de quelques dixièmes de points" de PIB, juge le Premier ministre, Manuel Valls, dans des déclarations aux Echos mardi.
"Nous sommes solides", affirme le chef du gouvernement dans des citations publiées en marge d'une tribune sur la politique économique du gouvernement, qui intervient après un mauvais chiffre de croissance française au 2e trimestre (croissance zéro) et avant les universités d'été du Medef et du PS.
L'impact des turbulences chinoises n'ira "pas au-delà de quelques dixièmes de point sur le PIB à ce stade", affirme M. Valls, dont la teneur des propos a été confirmée à l'AFP par son entourage.
L'impact négatif sur l'économie réelle évoqué par le Premier ministre concerne "nos économies, c'est à dire les économies européennes et occidentales", a-t-on indiqué, en soulignant les autres facteurs "stables et solides" soutenant eux une reprise en Europe (taux d'intérêt et prix des matières premières bas, cours de l'euro...)
Lundi, le président François Hollande, avait estimé à Berlin que l'économie mondiale était "suffisamment solide" pour que sa croissance ne soit "pas seulement liée à la situation en Chine".
Une autre voix de l'exécutif, Ségolène Royal, a jugé mardi matin que la situation de crise en Chine "est tout à fait relative" et ne devrait pas affecter l'économie française.
Chez Les Républicains, l'ancien ministre et député Benoist Apparu, soutien d'Alain Juppé, estime qu'il y aura "bien évidemment" des répercussions mais ne croit pas un "danger massif" à ce stade. "La croissance chinoise, c'est 7%. Et l'inquiétude des marchés est que nous avions une croissance qui était à 10 et qui descend à 7. Un drame absolu qui ferait rêver tous les économistes occidentaux", a-t-il relativisé sur LCI et Radio Classique.
Optimisme moindre chez François Bayrou, qui critique en creux François Hollande. "C'est évident que nous allons avoir en Europe et spécialement en France des conséquences de ce qui se passe en Chine. Et c'est l'idée un peu naïve que la croissance était là, qu'elle revenait et qu'elle viendrait de l'extérieur qui se trouve aujourd'hui mise à mal", a-t-il dit sur RTL.
Secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse prévoit des répercussions car la Chine est "l'économie qui tire le plus les autres économies". Elle a également dénoncé sur iTELE une croissance chinoise "sans aucune limite, sans aucune norme sociale et environnementale, quelque chose d'absolument dévastateur dans ce pays, avec des pourcentages de croissance qui ne correspondent pas à une réalité économique".
Le Front national, de son côté demande une "stratégie nationale face à la crise chinoise", pour "limiter au maximum les interdépendances mortifères de la mondialisation sauvage" et une "économie réelle plutôt que le règne de la grande finance déconnectée".