Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé avoir franchi à la hausse le seuil des 20% du capital du maroquinier Hermès, deux mois après son entrée fracassante comme actionnaire de la griffe à hauteur de 17,1%, selon un communiqué publié mardi.
Ce seuil a été franchi le 17 décembre par acquisitions d'actions "sur le marché", a indiqué un porte-parole du groupe.
LVMH possède désormais 21,3 millions d'actions, soit 20,21% du capital d'Hermès, selon un avis publié par l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Dans sa déclaration à l'AMF, le groupe détenu par Bernard Arnault déclare vouloir poursuivre ses achats d'actions, ne pas envisager de prendre le contrôle, ni déposer une offre publique d'achat, ni demander de représentant au conseil de surveillance d'Hermès international.
LVMH y décrit son investissement comme "stratégique et de long terme".
Ces intentions sont les mêmes que celles publiées en octobre après l'annonce de l'acquisition de la participation initiale du groupe.
L'entrée de LVMH, d'emblée à 17,1% du capital, fait l'objet d'une enquête de l'AMF pour déterminer si M. Arnault avait respecté la réglementation lors de sa montée au capital via des instruments financiers complexes, qui ne sont pas pris en compte légalement dans les franchissements de seuil.
L'AMF doit aussi se prononcer sur la riposte de la famille Hermès, avec la création annoncée d'une holding qui détiendrait au moins 51% des parts, pour repousser les assauts de LVMH.
LVMH est devenu le principal actionnaire individuel de la griffe, détenue à 73,4% par une soixantaine d'héritiers du maroquinier Thierry Hermès, mais dont aucun n'en a plus de 5%.
Interrogé par l'AFP, Hermès n'a pas souhaité faire de commentaires.
Une source proche du dossier indique que les actions récemment acquises proviennent de fonds indiciels qui les ont automatiquement cédés après la sortie du titre Hermès de certains petits indices, notamment aux Etats-Unis, en raison du faible flottant du titre Hermès.