PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste s'est dit prêt, dimanche, à discuter de l'instauration éventuelle d'une peine d'indignité nationale pour les ressortissants français coupables d'actes de terrorisme, proposée par l'UMP.
"Ça peut se discuter, moi je n'ai pas d'a priori", a dit Jean-Christophe Cambadelis, invité de l'émission Le Grand rendez-vous d'Europe 1, Le Monde et iTELE.
L'instauration d'une telle peine, assortie de la privation des droits civiques, civils et politiques, pour les Français coupables d'actes terroristes est l'une des 12 propositions formulées par le principal parti de droite français après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, qui ont fait 17 morts à Paris et Montrouge.
L'UMP et son président, Nicolas Sarkozy, proposent également le retrait de la nationalité française pour les binationaux qui commettraient de tels actes et l'interdiction de retour en France des djihadistes étrangers et français binationaux.
Jean-Christophe Cambadélis a estimé que la déchéance de nationalité pour les binationaux se heurtait à un problème "à la fois constitutionnel et au niveau européen".
Il a également estimé que l'interdiction de retour pour les djihadistes se heurtait à des problèmes juridiques.
"Nous ne pouvons pas constituer des apatrides. Par contre, ce que l'on peut faire, c'est, dès leur retour, s'ils ont participé à des entreprises terroristes, les mettre sous surveillance", a ajouté le numéro un du PS.
"Il faut mieux ficher, mieux coordonner, mieux surveiller", a-t-il par ailleurs fait valoir en soutien aux mesures annoncées ces derniers jours par le gouvernement pour renforcer la lutte contre le terrorisme.
L'ancienne ministre UMP Valérie Pécresse, invitée du Forum de Radio J, a pour sa part appelé dimanche de ses voeux une "grande loi de protection".
"Nous n'avons plus le droit d'être angélique", a-t-elle dit. "J'attends du Président de la République et du gouvernement qu'ils écoutent les propositions de l'opposition."
Selon un sondage de l'Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche jeudi et vendredi auprès de 1.003 personnes, 81% des français sont favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour acte de terrorisme et 69% en faveur de l'interdiction du retour des Français partis faire le djihad.
(Emmanuel Jarry, édité par Tangi Salaün)