PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de policiers venus de toute la France ont manifesté jeudi à Paris pour dénoncer leurs conditions de travail et attirer l'attention sur leur "mal-être".
À l'approche des élections du 4 décembre au sein de la police, Alliance, le deuxième syndicat de policiers, entendait peser sur les négociations en cours avec le ministère de l'Intérieur et rappeler à François Hollande ses engagements sur la sécurité.
Un an après une précédente manifestation devant l'Assemblée nationale, les sympathisants d'Alliance se sont rassemblés en début d'après-midi place de la Bastille.
"Nous nous mobilisons pour rappeler au président de la République ses mots, son engagement. L'oublier, c'est risquer la sécurité de nos concitoyens", a déclaré à la presse Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint.
Le syndicat dénonce pêle-mêle un matériel vétuste, notamment sur le plan informatique, des carrières bloquées, et la faiblesse des embauches.
"Si on peut engager 60.000 professeurs, pourquoi pas embaucher 30.000 policiers ? Tout est possible, le reste est un choix politique", a dit Frédéric Lagache à Paris-Match.
Les policiers dénoncent aussi un manque de considération qui se traduit par de nombreuses violences à l'encontre des forces de l'ordre.
Les policiers ont ainsi été la cible de près de 41.000 faits de violences verbales ou physiques en 2013, selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
Pour Alliance, la réforme pénale menée par la ministre de la Justice Christiane Taubira et visant notamment à offrir des peines alternatives à la prison contribue à ce climat en démobilisant les policiers.
Le syndicat veut également obtenir une meilleure prévention des suicides au sein de la police, dont le taux est un peu plus élevé que celui de la moyenne de la fonction publique et de la moyenne nationale.
(Gérard Bon, édité par Yann Le Guernigou)