BRUXELLES (Reuters) - Salah Abdeslam, l'un des suspects des attaques djihadistes du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, a peut-être échappé à la police belge deux jours seulement après les attentats et son retour en Belgique, selon la radiotélévision belge RTBF.
Le parquet belge a cependant affirmé qu'aucune preuve ne venait étayer cette affirmation et a également démenti que les policiers n'avaient pu capturer le suspect en raison de la législation belge qui interdit les perquisitions en pleine nuit.
La RTBF, citant des sources proches de l'enquête, affirme pour sa part que Salah Abdeslam, un Français de 26 ans né en Belgique, se trouvait alors dans une maison surveillée par la police à Molenbeek, dans l'agglomération de Bruxelles. Lorsque les policiers sont intervenus dans cette maison, au matin du 16 novembre, Abdeslam n'y était plus, ajoute la RTBF.
L'homme a peut-être pu prendre la fuite caché dans une voiture ou dans un meuble car un déménagement avait lieu à ce moment-là, selon la télévision publique.
Le ministre belge de la Justice, Koen Geens, a déclaré que rien ne prouvait qu'Abdeslam se trouvait dans la maison, placée sous surveillance à la suite d'un "tuyau" le 15 novembre.
Il a cependant reconnu qu'une loi de 1969 interdisait aux policiers belges d'intervenir dans une maison entre neuf heures du soir et cinq heures du matin, un texte que le gouvernement entend abroger.
"Nos agents nous ont dit qu'on ne pouvait pas totalement exclure qu'il était là et les heures durant lesquelles on ne pouvait pas mener de perquisitions (...) ne nous ont pas vraiment aidés à trouver Salah Abdeslam", a admis Koen Geens. "Comme nous ne l'avons pas trouvé, je ne peux pas vous garantir qu'il était là", a-t-il cependant ajouté.
Un porte-parole du parquet fédéral, lui, a "catégoriquement démenti" qu'Abdeslam soit parvenu à s'enfuir parce que la police avait dû attendre l'aube pour intervenir.
Il a ajouté que les enquêteurs n'avaient trouvé dans la maison de Molenbeek aucune preuve de la présence de Salah Abdeslam, contrairement à ce que dit la RTBF. "Il n'y avait rien", a-t-il assuré.
Salah Abdeslam est considéré comme le logisticien du commando djihadiste de Paris et de Saint-Denis.
(Alastair Macdonald et Robert-Jan Bartunek; Guy Kerivel pour le service français)