L'accélération incontrôlée d'une Toyota Prius sur une autoroute près de San Diego le 8 mars, telle que décrite par son propriétaire à la police, est mise en doute par les enquêteurs fédéraux et les techniciens du constructeur japonais, rapporte dimanche le Los Angeles Times.
Après l'incident, qui avait nécessité l'intervention de la police pour aider le conducteur, James Sikes, à immobiliser son véhicule, des enquêteurs de l'administration fédérale de la sécurité routière (NHTSA) et une équipe technique de Toyota avaient été dépêchés à San Diego pour étudier la Prius.
Les tests effectués sur la Prius font naître des doutes sur "la véracité de l'enchaînement d'événements rapportés par M. Sikes", a déclaré au Los Angeles Times Kurt Bardella, porte-parole du parlementaire californien Darrell Issa, qui accompagnait les enquêteurs.
M. Sikes, 61 ans, avait affirmé que la pédale d'accélérateur était restée bloquée et que le véhicule avait atteint, de façon incontrôlée, une vitesse de plus de 145 km/h. Il avait également assuré avoir appuyé en même temps sur la pédale de frein, sans que rien ne se passe.
Or lorsque les enquêteurs ont répété l'opération, en appuyant à la fois sur les deux pédales, le moteur s'est arrêté, conformément au système de sécurité embarqué sur le véhicule, selon une note rédigée pour M. Issa et dont le Los Angeles Times a obtenu copie.
M. Sikes, par la voix de son avocat John Gomez, a maintenu sa version des faits. "Il a tout de suite dit qu'il ne lancerait aucune poursuite", déclare M. Gomez au Los Angeles Times. "Il a refusé les invitations à la télévision (...). Il n'essaie pas de faire fortune ou de devenir célèbre. Il veut juste savoir ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
L'incident de M. Sikes avait été largement médiatisé, alors que Toyota traverse une grave crise depuis l'automne, avec le rappel de près de 9 millions de voitures défectueuses dans le monde.
En août, la Californie avait déjà été le théâtre d'un accident impliquant une Toyota qui avait fait quatre morts, dont un policier.
Les plaintes de conducteurs reçues par la NHTSA lient les problèmes d'accélération de Toyota à une quarantaine d'accidents ayant causé 52 décès aux Etats-Unis.