Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

Semences: La Confédération paysanne accuse l'interprofession d'être juge et partie

Publié le 29/06/2018 12:23
Des épis de maïs dans une pépignière du suisse Syngenta à Lombez (Gers) le 30 septembre 2005. La Confédération paysanne accuse le GNIS d'être juge et partie dans le domaine des semences certifiées (Photo LIONEL BONAVENTURE. AFP)
BASFN
-

Des épis de maïs dans une pépignière du suisse Syngenta à Lombez (Gers) le 30 septembre 2005. La Confédération paysanne accuse le GNIS d'être juge et partie dans le domaine des semences certifiées (Photo LIONEL BONAVENTURE. AFP)

Le syndicat agricole Confédération paysanne a accusé l'interprofession des semences, le GNIS, d'être juge et partie dans le domaine des semences certifiées, en rendant public un rapport d'enquête du conseil général de l'alimentation (CGAAER) datant de 2015, des accusations qui n'ont plus lieu d'être selon le GNIS.

"Les contrôleurs des semenciers sont les industriels eux-mêmes, il n'y a pas de réel contrôle neutre, ce qui est grave pour les consommateurs", a indiqué à l'AFP Guy Kastler qui dirige la commission semences du syndicat.

Exemple de ce manque d'impartialité, selon la Confédération paysanne, l'homologation par le GNIS du colza Clearfield commercialisé par BASF (DE:BASFN), que le syndicat estime être un "OGM caché".

Selon le rapport du CGAER daté de décembre 2015 établi par deux inspecteurs généraux de la santé publique vétérinaire, la supervision du service officiel de contrôle des semences (SOC), dirigé par un fonctionnaire détaché du ministère de l'Agriculture, et intégré au sein du Gnis, a "dérivé" au point de créer des conflits d'intérêts.

"La notion d'indépendance du Gnis-Soc est rendue très fragile par une série de facteurs", écrivent les deux auteurs du rapport en citant notamment "la nature même du Gnis, organisme chargé de défendre et de promouvoir les intérêts des entreprises semencières" qui "ne peut permettre de le considérer comme indépendant vis-à-vis des missions de contrôle et de certification".

Le retrait en 2015 de l'Etat du conseil d'administration du Gnis, afin de respecter l'indépendance de l'interprofession demandée par un règlement européen sur l'organisation commune des marchés, a amplifié le phénomène.

"L'attribution d'un double-rôle aux agents du Gnis-Soc (missions de contrôle et missions interprofessionnelles au sein des mêmes entreprises), voulue par le Gnis, ne fait qu'ajouter à la confusion des rôles et au conflit d'intérêts", ajoute le rapport.

- La FNSEA, seul syndicat à siéger -

Le syndicat agricole ajoute que même au sein de l'interprofession elle-même, tous les agriculteurs ne sont pas représentés. "Dans une interprofession, le collège producteur doit être représentatif, or aujourd'hui il n'y a que la FNSEA au sein du Gnis", dit M. Kastler qui demande à y siéger aussi.

Contactée par l'AFP, la FNSEA n'a pas souhaité faire de commentaires.

Le Gnis, pour sa part, a réfuté les accusations de la Confédération paysanne, allant même jusqu'à questionner les motivations du syndicat.

"Ce rapport date de 2015, il a fait ensuite l'objet d'une lettre de mission du ministère de l'Agriculture adressée au Gnis, disant +voilà ce que je voudrais que vous amélioriez+, et tout ça maintenant, aujourd'hui, a été fait", affirme à l'AFP François Burgaud, directeur des relations extérieures du Gnis.

Il y voit une volonté de "mettre la pression pour rentrer au Gnis: ils ont vu dans notre plan de filière qu'on allait réfléchir à la gouvernance", estime M. Burgaud.

Quant aux soupçons de conflit d'intérêts, "ce problème n'existe pas. La mission de service public n'a jamais été à part du Gnis", affirme-t-il.

Il fait valoir que, lors de la création du Gnis, l'Etat s'est donné les moyens "de vérifier qu'on ne triche pas avec sa mission".

"Il y a un fonctionnaire détaché à la tête du Soc. Il y a un commissaire du gouvernement pour vérifier qu'on exécute bien la mission de service public et il y a un contrôleur d'Etat pour vérifier que l'argent, sous forme à l'époque de taxes parafiscales, auxquelles on a droit pour faire cette mission de service public n'est pas utilisé à autre chose", détaille M. Burgaud.

Depuis, ajoute-t-il, le Gnis a fait l'objet, en 2008, d'une accréditation selon la norme Cofrac (Comité français d'accréditation, chargé de délivrer des accréditations aux laboratoires et aux organismes de contrôle).

Cette dernière "a notamment conduit à séparer totalement les activités de contrôle et de conseil qui pouvaient être exercées par les agents chargés de ces activités", assure le Gnis.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés