par Eduardo Baptista et Brenda Goh
PÉKIN/SHANGHAI (Reuters) - Les trois quarts des 22 millions d'habitants de Pékin faisaient la queue mardi lors d'un dépistage massif au COVID-19, la capitale chinoise cherchant à éradiquer une flambée épidémique le plus vite possible et ainsi éviter un confinement similaire à celui qui paralyse Shanghaï depuis un mois.
Les tests dans le quartier le plus peuplé de la capitale, Chaoyang, ont commencé lundi matin. Dans la nuit, les autorités ont dressé la liste de dix autres districts et d'une zone de développement économique devant faire l'objet de tests obligatoires cette semaine, pour un total de 20 millions de personnes, dont 16 millions mardi.
Ces mesures interviennent alors que des dizaines de nouvelles infections au coronavirus ont été enregistrées à Pékin ces derniers jours. Shanghaï avait attendu environ un mois et plus de 1.000 cas avant de lancer des tests dans toute la ville début avril.
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES
Dans la capitale, les écoles, les magasins et les bureaux sont restés ouverts, mais le célèbre temple bouddhiste des Lamas sera fermé aux touristes à partir de mercredi et le Théâtre national de Pékin sera fermé jusqu'à la fin du mois.
Les autorités ont demandé aux habitants de ne pas quitter la ville et d'éviter les rassemblements à l'occasion de la Fête du travail, du 30 avril au 4 mai.
Les actions chinoises connaissent leurs niveaux les plus bas en deux ans, les marchés s'inquiétant des conséquences d'une nouvelle vague de COVID-19 sur l'économie.
Les retombées économiques d'un éventuel confinement à Pékin seraient probablement moins graves que celles liées aux mesures prises à Shanghaï, rouage essentiel des chaînes d'approvisionnement nationales et mondiales.
"À Pékin, je pense que l'impact sur les entreprises est moindre car la plupart des activités peuvent être réalisées à distance", a déclaré à Reuters Joerg Wuttke, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne, basé à Pékin.
Nie Wen, de Hwabao Trust, a estimé qu'un confinement à Pékin et Shanghaï pourrait réduire d'un point de pourcentage la production économique chinoise au deuxième trimestre.
(Reportage Eduardo Baptista, Ryan Woo, Brenda Goh, Martin Quin Pollard, Ellen Zhang et rédactions de Pékin et Shanghaï, rédigé par Marius Zaharia; version française Valentine Baldassari; édité par Kate Entringer)