La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, préoccupée par la remontée en flèche des rendements obligataires qui menace d'étouffer la reprise: le Dow Jones a perdu 0,27% et le Nasdaq 0,38%.
Le Dow Jones Industrial Average a cédé 24,04 points, à 8.739,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 7,05 points, à 1.853,08 points.
L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus représentative de l'économie américaine, a abandonné 0,35% (3,28 points), à 939,15 points.
En hausse à l'ouverture, incertain par la suite, le marché s'est installé en nette baisse en début d'après-midi à l'issue d'une adjudication de bons du Trésor américain à 10 ans qui s'est traduite par une envolée des rendements.
Il s'est repris en fin de séance après la fermeture du marché obligataire.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a grimpé à 3,936% contre 3,858% mardi soir, frôlant la barre des 4% qu'il n'avait pas retrouvée depuis le début août. L'obligation à 30 ans a vu son rendement passer à 4,749% contre 4,653%.
"La vente du 10 ans n'a pas été particulièrement mauvaise mais s'est faite en majorité au taux le plus élevé de la séance, ce qui est un signe que les institutions achètent encore mais veulent de plus en plus de rendement", a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Les conséquences d'une envolée des taux seraient lourdes pour l'économie américaine, alors que la banque centrale mène depuis plusieurs mois une politique agressive, spécifiquement destinée à les faire baisser pour aider au redémarrage de l'économie.
D'une part, cela signifie que les prêts hypothécaires, basés sur le taux à 10 ans, "vont devenir plus chers, ce qui ne facilite ni le refinancement, ni la stabilisation du marché du logement", a expliqué M. Volokhine.
D'autre part, cela signifie que "le gouvernement va devoir payer des taux élevés pour être capable de vendre sa dette", a-t-il ajouté.
Les valeurs financières ont été pénalisées par la remontée des taux. JPMorgan Chase a baissé de 1,19% à 34,84 dollars, Bank of America de 0,66% à 11,98 dollars et Wells Fargo de 2,92% à 24,91 dollars.
Le titre de Citigroup est toutefois monté de 2,05% à 3,48 dollars. La banque a lancé la conversion en actions ordinaires de 58 milliards de dollars de titres hybrides détenus par les investisseurs privés et l'Etat, qui devrait prendre à cette occasion une part substantielle de son capital.
La publication du Livre Beige de la Réserve fédérale américaine n'a pas contribué à améliorer le moral des intervenants. Selon la banque centrale, la conjoncture économique aux Etats-Unis est restée "médiocre" ou "a empiré", selon les régions, entre la mi-avril et la fin mai.
La séance avait pourtant ouvert sur une hausse, grâce à la révision à la hausse des prévisions de Home Depot. Le spécialiste de l'aménagement de la maison, qui figure dans l'indice Dow Jones, a vu son titre progresser de 0,16% à 24,39 dollars.
Les valeurs pétrolières sont restées bien orientées avec baril de pétrole au delà des 71 dollars. Chevron a ainsi grignoté 0,04% à 70,22 dollars, et ExxonMobil 0,98%, à 73,84 dollars.
Mais cela a été insuffisant pour compenser les pertes d'autres secteurs, en particulier la technologie. La baisse a été menée par l'informaticien Apple (-1,73% à 140,25 dollars). Le groupe internet Google, en baisse de 0,69% à 432,60 dollars, a également pesé.
Les compagnies aériennes, chahutées ces derniers jours du fait de la hausse des cours du pétrole, ont dû encaisser l'abaissement de la note de United Airlines (-6,24% à 4,36 dollars) par l'agence Fitch.