La Libye produit actuellement 500.000 barils de pétrole par jour, contre 1,6 million avant le début, mi-février, de la révolte populaire contre le régime, a annoncé mercredi soir Choukri Ghanem, le président de la Compagnie pétrolière nationale libyenne.
"La production est en baisse de manière dramatique. Elle n'est que d'un demi-million de barils par jour, contre 1,6 million" auparavant, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
"Les ouvriers étrangers sont retournés dans leurs pays, les Libyens dans leurs familles (en raison des violences) et du coup bien sûr que la production de pétrole et les exportations de pétrole ont baissé", a ajouté M. Ghanem.
Il a cependant assuré que les installations pétrolières du pays n'avaient pas été endommagées lors des combats, ajoutant par ailleurs que la Compagnie pétrolière nationale libyenne contrôlait encore toute la chaîne de production, même à l'Est où l'opposition est encore en position de force.
"Toute l'industrie (pétrolière) est encore unifiée, le plus important est l'intégrité de l'industrie et la sécurité des gens. Il n'est pas question de sécession", a martelé M. Ghanem.
"Nous parlons tous les jours à nos collègues (à l'est) (...) l'industrie pétrolière est encore unifiée, et nous espérons qu'elle le restera", a-t-il conclu.
Concernant les raids aériens de l'armée qui ont touché mercredi des installations pétrolières près de Ras Lanouf, ville tenue par les rebelles à l'est de Tripoli, il a indiqué: "Heureusement, l'explosion entendue aujourd'hui a touché une petite installation de stockage à Sidra", qui contenait 200.000 barils de diesel.
"Cela n'a pas affecté notre production. C'était du diesel, pas du pétrole brut", a ajouté M. Ghanem.
Un peu plus tôt mercredi, un journaliste de l'AFP avait indiqué avoir vu des flammes hautes de plusieurs centaines de mètres dans le ciel au-dessus de la raffinerie As-Sidra à environ 5 km à l'ouest de Ras Lanouf.