La Bourse de Paris a terminé en baisse mardi pour la 7e séance consécutive (-1,82%), les investisseurs se montrant de plus en plus inquiets face à l'essoufflement de la reprise économique américaine qui va rendre beaucoup plus difficile le remboursement de la dette des Etats-Unis.
L'indice CAC 40 a abandonné 65,26 points à 3.522,79 points, dans un volume d'échanges de 4,078 milliards d'euros.
Même pessimisme sur les autres places européennes. Francfort a abandonné 2,26%, Londres 0,97% et l'Eurostoxx 50 1,66%.
La Chambre des représentants américaine a adopté lundi le compromis sur la dette fédérale scellé dimanche soir entre la Maison-Blanche et les chefs des deux partis du Congrès, et ce texte devait encore être approuvé par le Sénat mardi.
Mais les marchés se montrent très sceptiques quant à son efficacité, d'autant que la première économie mondiale montre de plus en plus de signes de faiblesse.
"Les politiques vont devoir composer avec une économie que le second programme d'assouplissement monétaire (QE2) de la Réserve fédérale n’a pas permis de relancer", soulignent les analystes d'EFG AM management.
"Comment réduire le déficit de l’Etat fédéral sans croissance? C’est l’épineuse question à laquelle devront répondre les membres du comité bipartisan du Congrès", qui doivent plancher d'ici novembre sur des baisses de dépenses supplémentaires à hauteur de 1.500 milliards de dollars, ajoutent les stratégistes.
Les mauvais chiffres de la consommation des ménages en juin sont venus raviver les craintes des investisseurs. Celle-ci a reculé alors que les analystes s'attendaient à une légère hausse.
La défiance devrait rester de mise dans les prochains jours, des indicateurs très importants étant attendus, notamment l'ISM dans les services mercredi et le rapport officiel sur l'emploi pour juillet publié vendredi.
La crise en zone euro pèse aussi toujours lourdement sur la tendance, les opérateurs écartant de moins en moins les risques de contagion de la situation grecque à d'autres pays.
L'impact de cette crise se matérialise aussi sur les résultats des grandes banques européennes. BNP Paribas a ainsi dévoilé un bénéfice en deçà des attentes, en raison d'une provision de 560 millions d'euros liée à sa participation au plan d'aide de sauvetage de la Grèce.
Le titre a cédé 2,46% à 42,60 euros. Le secteur financier a été chahuté dans son ensemble. Axa a perdu 3,16% à 12,40 euros, Natixis 3,02% à 3,01 euros et Société Générale 2,40% à 32,50 euros.
Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont été logiquement les plus sanctionnées.
Peugeot a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 (-4,80% à 24,27 euros) et Renault a cédé 4,64% à 35,36 euros.
Schneider Electric a perdu 4,12% à 95,93 euros. Kepler a abaissé son objectif de cours de 136 à 128 euros alors que le groupe, qui pâtit de l'envolée des prix des matières premières, a annoncé vendredi viser désormais le bas de sa fourchette de prévision de marge pour l'année 2011.
Lafarge a reculé de 3,81% à 34,32 euros. L'agence de notation Moody's envisage d'abaisser la note du cimentier français, ce qui rétrograderait l'entreprise au rang d'émetteur spéculatif.
Hors CAC 40, Faurecia a chuté de 7,33% à 24,64 euros, les investisseurs s'inquiétant pour l'activité de l'équipementier automobile au second semestre, a indiqué une source de marché.
NYSE Euronext a lâché 2,03% à 22,49 euros. Le groupe a vu son bénéfice net reculer de 16% à 154 millions de dollars au deuxième trimestre, en raison d'un repli de son chiffre d'affaires.
Arkema a cédé 1,66% à 65,20 euros, après avoir pourtant enregistré un bond de 55% sur un an de son bénéfice net au deuxième trimestre.