La publication des minutes du FOMC qui s’est tenu fin juillet comporte plusieurs éléments structurants sur la conduite de la politique monétaire de la Fed.
La discussion fait apparaître une assez grande diversité de vues entre les banquiers centraux :
Plusieurs participants optaient pour un statu quo considérant que les données économiques ne justifiaient pas un assouplissement monétaire et qu’une baisse des taux amplifierait par ailleurs les risques sur la stabilité financière.
Deux membres souhaitaient une baisse des Fed Funds de 50 pdb pour donner suffisamment d’impulsion positive à l’inflation.
La majorité privilégiaient une baisse des FF de 25 pdb au regard de 3 arguments, à savoir des signes de décélération dans l’investissement, une considération de gestion du risque (« Insurance cut« ) et des incertitudes sur l’inflation au regard d’anticipations d’inflation baissières.
Dans la discussion, plusieurs éléments nous semblent déterminants pour évaluer les perspectives sur la politique monétaire :
Les banquiers centraux reconnaissent que les incertitudes commerciales vont désormais persister et que le conflit commercial ne va pas se résoudre rapidement.
La Fed considère que le « maillon fort » de l’expansion est bien le consommateur. Cela suggère qu’elle ne prendra aucun risque avec les marchés actions et l’effet-richesse pour maintenir ce « maillon fort ».
Les métriques de marché les plus pondérées dans la décision sont les marchés actions, la pente des taux 3 mois-10 ans et les points-morts d’inflation long terme.
Plusieurs participants considèrent que le niveau élevé d’endettement des entreprises constitue un risque à la baisse sur la croissance.
Dans les arguments d’assouplissement, la Fed a jugé qu’elle devait d’autant plus agir préemptivement que les marges de manœuvre des autres banques centrales étaient désormais limitées.
Les participants reconnaissent une évolution différenciée dans l’inflation entre les composantes cycliques et les composantes non cycliques influencées par des évolutions technologiques. Cette observation rejoint notre analyse que les chiffres d’inflation aux États-Unis sont biaisés à la baisse en raison de corrections liées au progrès technique pour de nombreux biens.Lire la suite