Investing.com - Facebook (NASDAQ:FB) va se soumettre ce mardi et demain aux questions du Congrès en ce qui concerne son projet de crypto-monnaie Libra, dans ce qui pourrait se révéler être un événement décisif, qui permettra de clarifier les obstacles que le réseau social devra surmonter pour obtenir l'aval du gouvernement US, qui ne voit pour l'instant pas d'un bon oeil ce projet.
Rappelons en effet que, le président de la Fed Jerome Powell, le président US Donald Trump et le Secrétaire au Trésor US Steven Mnuchin se sont tous exprimés publiquement contre le Libra ces derniers jours.
L'audience devant le Sénat aura lieu ce mardi, avant une autre audience devant la Chambre des Représentants demain. C'est David Marcus, responsable du projet au sein de Facebook, qui sera chargé de rassurer les législateurs US.
La date de lancement prévue du Libra pourrait être repoussée si il découle de ces audiences que Facebook a encore trop de travail à accomplir pour contenter le Congrès avant début 2020, date à laquelle le Libra devrait être lancé.
Le Congrès pourrait aussi tout simplement imposer un délai pour le lancement du Libra : Si les législateurs décident qu'ils ont besoin d'une plus grande supervision du projet, ils peuvent essayer de rédiger et d'adopter un projet de loi en ce sens.
Cependant, si David Marcus parvient à rassurer les législateurs US, Facebook aura franchi un obstacle majeur.
En effet, dans son allocution préparée pour l'audience du Sénat, publiée lundi, Marcus a indiqué que Facebook ne suivrait pas son fameux dicton "agir vite et casser les choses".
"En fait, je m'attends à ce lancement fasse l'objet de la plus vaste, la plus complète et la plus minutieuse surveillance par les organismes de régulation de toute l'histoire de la FinTech", a déclaré Marcus.
"Et je veux être clair : Facebook ne lancera pas le Libra tant que nous n'aurons pas répondu aux préoccupations réglementaires et reçu les approbations nécessaires."
Le Libra, tel que décrit le mois dernier, est conçu pour être une crypto-monnaie stable coin open-source que les individus - qu'ils soient utilisateurs de Facebook ou non - peuvent s'envoyer mutuellement. Ceux qui utilisent Libra pourront envoyer des fonds en utilisant les applications Messenger, WhatsApp ou Instagram de Facebook, ou d'autres portefeuilles tiers.
La société espère fournir des services financiers à des personnes non bancarisées dans le monde entier.
Des sociétés telles que Visa (NYSE:V), Mastercard (NYSE:MA), PayPal et Coinbase font partie de l'association qui sera chargée de la gestion du Libra, et qui supervisera et guidera les développements techniques du projet une fois qu'il sera opérationnel.
Cependant, il est intéressant de noter que ces partenaires mis en avant par Facebook ont signé des accords non contraignants et ne semblent à ce stade pas encore avoir payé les 10 millions de dollars de frais d'adhésion à l'association, selon le New York Times.
Rappelons qu'avant les déclarations de Powell, Trump et Mnuchin ces derniers jours, les réactions à l'annonce de Facebook a été rapides et bipartisanes.
Le Comité sénatorial des banques avait convoqué une audience dès le lendemain de l'annonce du projet , tandis que les membres du Comité des services financiers de la Chambre ont demandé à plusieurs reprises un moratoire sur le développement de la crypto-monnaie de Facebook.
Quels sont les scénarios envisageables?
Pour résumer, on peut donc imaginer trois scénarios possibles :
Scénario 1 : David Marcus parvient à rassurer le Congrès, en montrant que Facebook a anticipé leurs craintes et que la société s'apprête à montrer patte blanche de toutes les façons possible pour obtenir l'aval des autorités pour le lancement de sa crypto-monnaie.
Scénario 2 : Le Congrès US n'est pas convaincu par Facebook et décrit un cadre réglementaire particulièrement contraignant que la société devra respecter si elle souhaite pousuivre son projet.
Scénario 3 : Le Congrès décide de bloquer le développement de la crypto-monnaie de Facebook dans l'attente d'avoir obtenir plus d'assurances de la société sur les problèmes soulevés par les législateurs US.