PARIS (Reuters) - Un équipage de Rafale B a effectué lundi avec succès une simulation de mission de dissuasion nucléaire, a annoncé mardi le ministère français de la Défense dans un communiqué, un exercice peu fréquent réalisé en pleine montée des tensions entre Washington et Moscou sur les missiles intermédiaires.
L'appareil a décollé de la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne) pour effectuer cette opération d'une durée de 11 heures "comprenant toute les phases caractéristiques d'une mission de dissuasion nucléaire", a précisé le ministère.
Cette mission a compris un vol en haute altitude, des ravitaillements en vol par C135 et A330 Phénix, une phase de pénétration en basse altitude dans des zones "hautement défendues", un suivi de terrain et le tir de précision d'un missile ASMP-A (Air sol moyenne portée amélioré) sans charge nucléaire sur une zone d'essai de Biscarosse, dans les Landes.
"Planifiés de longue date et réalisés à échéances régulières, les tirs d'évaluation des forces constituent une démonstration de la fiabilité du système d'armes aéroporté dans la durée", commente le ministère de la Défense.
"Ce succès renforce la crédibilité technico-opérationnelle de la dissuasion", ajoute-t-il.
Cette simulation intervient alors que les Etats-Unis et la Russie viennent d'annoncer leur décision de sortir du traité FNI de 1987 sur les armes de portée intermédiaire.
Ce traité FNI, signé il y a 32 ans par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, visait à l'élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et russes de portée située entre 500 km et 5.500 km.
Washington accuse Moscou depuis plusieurs mois de violer cet accord en alignant dans son arsenal militaire des missiles Novator 9M729 (SSC-8 pour l'Otan).
L'Iran a pour sa part dévoilé samedi son nouveau missile de croisière d'une portée de plus de 1.300 km, ce dont l'Union européenne s'est déclarée "vivement préoccupée".
(Emmanuel Jarry, avec Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)