Investing.com - Après s’être approché de ce seuil plusieurs fois ces derniers jours sans oser le tester, le Bitcoin a finalement passé la barre des 50.000$ sur la quasi-totalité des plateformes d’échange (il avait déjà touché ce seuil hier sur quelques plateformes), frôlant le seuil de 51.000$ ce mercredi matin, en hausse de 3.5% sur 24 heures.
Cette nouvelle hausse fait que le prix de la cryptomonnaie a plus que doublé en seulement deux mois, après un gain de plus de 300 % en 2020.
On rappellera que de nombreuses nouvelles ont soutenu la hausse du Bitcoin ces dernières semaines, comme l’investissement de $1.5 Mds de Tesla (NASDAQ:TSLA) dans le Bitcoin, ou encore plusieurs annonces et marques d’intérêt pour les cryptomonnaies de plusieurs acteurs de la finance traditionnelle.
La plus récente accélération haussière du Bitcoin semble quant à elle liée au fait que MicroStrategy (MSTR), une société d'intelligence économique qui a déjà investi la quasi-totalité de sa trésorerie dans le Bitcoin, a déclaré qu'elle vendrait 600 millions de dollars de billets convertibles pour acheter davantage de cryptomonnaie.
Toutefois, la montée de Bitcoin au-dessus de 50 000 dollars pourrait déclencher un examen réglementaire supplémentaire. En effet, en tant que classe d’actif jeune, la réglementation entourant les cryptomonnaies reste floue. Cela signifie qu’elle est appelée à évoluer. Et compte tenu de l’engouement énorme pour les cryptomonnaies, il est plus probable que cela arrive tôt que tard, et il y a peu de chances qu’une plus forte régulation ait un impact positif sur le prix du Bitcoin
D’ailleurs, de nombreuses alertes ont déjà été lancées.
Au début de ce mois, Janet Yellen, secrétaire d'État au Trésor nouvellement confirmée, a déclaré lors d'une table ronde sur la politique d'innovation de l'industrie qu'elle voyait "la promesse" de ces nouvelles monnaies. "Mais je vois aussi la réalité : Les cryptomonnaies ont été utilisées pour blanchir les profits des trafiquants de drogue en ligne ; elles ont été un outil pour financer le terrorisme".
Plus récemment, la présidente de la banque centrale européenne Christine Lagarde, qui s’exprimait le 7 février sur BFMTV, s’est elle-aussi montrée très critique envers les cryptomonnaies :
«Ce n'est pas une monnaie. Les cryptoactifs, ce n'est pas une monnaie. C'est un actif hautement spéculatif».
Soulignant son inquiétude face aux risques auxquels les consommateurs s’exposent en investissant dans le Bitcoin, Mme Lagarde a exprimé son espoir dans une régulation des cryptoactifs.
« Il faut impérativement que, si une activité est conduite par un acteur privé, cette activité, si elle s'apparente à de la monnaie, soit soumise exactement aux mêmes règles, exactement aux mêmes rations, exactement aux mêmes mécanismes de supervision», a en effet déclaré la présidente de la BCE.
Enfin, on notera que dans une interview accordée à CNN au début de la semaine, le célèbre économiste Mohamed El Erian, responsable de la recherche chez Allianz (DE:ALVG), a aussi mis en garde contre l’impact d’une plus forte régulation des cryptomonnaies.
Il a en effet estimé que la poursuite de la hausse du bitcoin ne dépend pas tant son adoption, que de savoir si "le secteur officiel va permettre que cela continue", sous entendant que les gouvernements et régulateurs pourraient prochainement entraver le développement de l’industrie des cryptomonnaies.