Airbus (PA:AIR) a relié sans escale vendredi les Seychelles à Toulouse avec son A321neo Long Range, une distance record pour l'avion du géant européen qui lui permet d'envisager l'éclosion de nouveaux marchés longue distance desservis à moindres coûts par des moyen-courriers.
L'appareil, qui a atterri vendredi matin à Toulouse, selon un responsable du programme, a effectué un vol d'essai de 10 heures et 50 minutes entre l'île de l'océan Indien et la ville rose, soit une distance supérieure à 8.300 kilomètres (4.500 miles nautiques, nm), traditionnellement couverte par des long-courriers.
L'avion transportait onze techniciens et cinq membres d'équipage, ainsi que 165 mannequins, soit l'équivalent de 180 personnes à bord, comme il l'aurait fait pour un vol commercial régulier.
L'appareil est doté de moteurs LEAP-1A développés par CFM International, la co-entreprise de General Electric (NYSE:GE) et Safran (PA:SAF) pour les moteurs d'avions moyen-courrier, plus économes en carburant que ceux de la génération précédente. L'A321neo peut également bénéficier de moteurs Pratt & Whitney.
Il disposait d'un réservoir supplémentaire pour augmenter son rayon d'action. Airbus a modifié l'A321neo en le dotant notamment d’un troisième réservoir qui lui permet d'emporter 97 tonnes au décollage, contre 93,5 tonnes pour un A321neo standard. L'avion peut transporter de 200 à 240 passagers sur une distance de 4.000 miles nautiques, soit 7.400 km, "la plus longue distance pour un monocouloir", selon Airbus.
Pour l'avionneur européen, l'exploitation d'un moyen-courrier sur une liaison à longue distance permet à des compagnies aériennes d'ouvrir de nouvelles lignes qui ne seraient pas rentables commercialement avec des avions long-courriers.
"Aujourd'hui, pour des missions de 10 heures, on exploite des avions bi-couloir (long-courrier, ndlr)", souligne Joaquin Toro-Pietro, responsable des études marketing et en charge des relations clients chez Airbus.
"L'A321LR va permettre de desservir des nouvelles destinations pour un moyen-courrier, d'ouvrir des marchés qui n'existaient pas jusque-là, ajoute-t-il. On connaît le Paris-New York, mais on ne conçoit pas le Bordeaux-Baltimore. Un moyen-courrier peut ouvrir des routes secondaires qui ne seraient pas exploitables avec un long-courrier. Cela intéresse autant les compagnies low-cost que les compagnies traditionnelles."
Airbus avance des liaisons comme Lisbonne-Recife au Brésil, Dubaï-Pékin, Kuala Lumpur-Tokyo ou encore Singapour-Sydney qui n'étaient possibles qu’avec des long-courriers.
L'avion doit obtenir sa certification au deuxième trimestre 2018 pour une entrée en service au quatrième trimestre.