par Michael Nienaber
BERLIN (Reuters) - La hausse des prix s'est une nouvelle fois accélérée en Allemagne en août pour atteindre son plus haut niveau depuis 13 ans, montre lundi la première estimation publiée par l'office fédéral de la statistique, alors que le pays sort progressivement de la crise du coronavirus et que les entreprises se heurtent aux tensions dans les chaînes d'approvisionnement.
L'indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH) a augmenté de 3,4% sur un an, sa plus forte progression en rythme annuel depuis juillet 2008, et de 0,1% par rapport à juillet, des chiffres conformes au consensus des économistes interrogés par Reuters.
La hausse de l'indice des prix calculé aux normes nationales a augmenté de 3,9%, un record depuis décembre 1993.
Elmar Voelker, économiste de LBBW, estime que le taux d'inflation devrait encore augmenter dans les mois à venir, soulignant des facteurs exceptionnels et la remontée de la TVA après une baisse temporaire au second semestre 2020.
"A partir du début 2022, les pressions sur les prix (...) vont probablement s'atténuer mais la question intéressante sera de savoir à quelle vitesse et avec quelle ampleur", a ajouté l'économiste.
Les récentes hausses des prix à la production et à l'importation pourraient toutefois suggérer que l'augmentation de l'inflation sera plus durable que prévu pour les consommateurs.
"Dans ce cas, le débat au sein de la Banque centrale européenne, qui est encore principalement centré sur le risque d'une faible inflation, pourrait prendre une nouvelle direction", a déclaré Elmar Voelker.
Jens Weidmann, président de la Bundesbank, la banque centrale nationale allemande s'est dit inquiet à l'idée que l'environnement de taux bas de la BCE perdure trop longtemps, ajoutant que le groupe d'experts de la Buba anticipait une inflation proche de 5% en Allemagne en fin d'année.
La BCE s'est engagée à maintenir des taux bas pour une période prolongée et à soutenir l'économie de la zone euro jusqu'à ce que l'inflation se stabilise durablement à 2%.
(Reportage Michael Nienaber, version française Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)