Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

La Grèce appelée à voter la rigueur sous peine de "chaos"

Publié le 12/02/2012 12:55
Mis à jour le 12/02/2012 15:00

Le parlement grec a ouvert dimanche le débat sur le nouveau programme d'austérité dont l'UE et le FMI exigent l'adoption dans la nuit, en dépit d'une fronde politique et sociale qui doit s'exprimer par une manifestation dans le centre d'Athènes en fin d'après-midi.

Le débat, qui doit se conclure par un vote peu après minuit heure locale (22H00 GMT), en vertu d'une procédure d'urgence d'emblée dénoncée par l'opposition de gauche, a été ouvert à 14H20 (12H20 GMT) par le président du parlement, Philippos Petsalnikos, qui a souligné que le moment était "crucial".

Il a auparavant fait prêter serment aux suppléants de trois députés socialistes démissionnaires pour leur opposition au train de mesures, et rejoint dimanche par un quatrième parlementaire, conservateur.

Le porte-parole du groupe socialiste, Christos Protoppapas, a réclamé "le plus de oui possible" pour "adresser à l'Europe le message" selon lequel "les Grecs sont en mesure" d'oeuvrer au sauvetage du pays.

Dans un discours télévisé solennel à la nation, le Premier ministre Lucas Papademos avait averti samedi que la Grèce, au bord de la faillite, jouerait sur ce vote sa survie financière et son maintien dans l'euro, pour empêcher le "chaos".

Le parlement, où le gouvernement de coalition socialiste-conservateur dispose en principe de 236 voix sur 300, devra assumer une "responsabilité historique" en avalisant des "sacrifices douloureux", a-t-il lancé, résumant le dilemme imposé aux Grecs par leurs bailleurs de fonds.

Sans cet aval, la Grèce n'a aucune chance de recevoir le moindre centime d'aide pour éviter un défaut de paiement incontrôlé en mars, à l'échéance de créances de 14,5 milliards d'euros.

Quelque 3.000 policiers ont par ailleurs commencé à se déployer dans le centre-ville pour sécuriser les rassemblements syndicaux et de gauche prévus contre le plan.

Les organisateurs espérant orchestrer, à partir de 15H00 GMT, un encerclement du parlement, les accès au bâtiment étaient progressivement bouclés, tandis que les stations de métro proches ont été fermées.

Les dirigeants socialiste, Georges Papandréou, et conservateur, Antonis Samaras, ont prévenu leurs députés que tout écart vaudrait exclusion, au cours de réunions samedi de leurs groupes parlementaires.

Au vu de la sévérité de la cure prescrite qui, entre autres, ouvre la voie à une chute brutale des salaires dans le privé censée redonner de la compétitivité au pays, les dissidents déclarés ou présumés atteignaient toutefois une dizaine dans chacun des partis gouvernementaux, selon le comptage des médias.

Pas de quoi augurer d'un rejet, mais le représentant des créanciers privés, Charles Dallara, n'en a pas moins lancé un appel à ne pas jouer avec le feu, dans un entretien avec le quotidien Kathimérini.

Les députés grecs "doivent comprendre ce qui est en jeu et reconnaître qu'au-delà de la rigueur (...) il y a des profits nombreux et tangibles" à attendre, a-t-il affirmé.

L'adoption du projet de loi est requise par la zone euro pour permettre à la fois le renflouement de la Grèce par des prêts publics de 130 milliards et son désendettement via l'effacement de 100 milliards de créances détenues par banques et fonds.

La Grèce "à l'heure du jugement", titrait Kathimérini, tandis que To Vima (centre-gauche) estimait que le pays était secoué par un "séisme" mettant "politique, économie et société en morceaux".

Syndicats et gauche communiste et radicale sont de fait résolus à faire tonner le "non" de la rue, les premiers dénonçant un plan "tombeau de la société", les seconds réclamant des élections immédiates et jugeant que la Grèce n'a rien à perdre à mettre ses créanciers au défi de le lâcher.

Entravée par le débrayage des transports, la mobilisation à l'occasion des manifestations, qui ont rassemblé jusqu'à 20.000 personnes en marge de grèves générales mardi, puis vendredi et samedi, était en retrait sur celle des grands sursauts de contestation qui avaient regroupé de 50.000 à 100.000 personnes sur la place Syntagma, en juin et octobre.

Les députés devront se prononcer pour un texte qui prévoit notamment un abaissement de 22% du salaire minimum, ramené à 586 euros brut sur 14 mois, la suppression dans l'année de 15.000 emplois publics et de nouvelles coupes dans certaines retraites.

Le vote portera aussi sur les modalités du programme d'échange d'obligations avec les créanciers privés pour réduire la dette souveraine à 120% du PIB d'ici à 2020, ainsi que sur le schéma de recapitalisation des banques grecques.

L'accord gouvernemental affiché jeudi sur ce plan s'est vite fissuré, avec la démission dès le lendemain de six membres du gouvernement : deux socialistes et quatre cadres de la formation d'extrême droite Laos, qui avait rallié en novembre le gouvernement de coalition.

Le Laos a appelé ses 16 députés à voter non, accusés par ses ex-partenaires de vouloir ainsi tirer son épingle du jeu en vue des élections législatives anticipées prévues pour le printemps.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés