BP a annoncé mardi une hausse de ses bénéfices au troisième trimestre et une augmentation de son dividende, signe d'une confiance retrouvée après avoir résolu ses problèmes en Russie et s'être transformé pour faire face à la catastrophe du golfe du Mexique.
"La performance de BP et les solides progrès que nous réalisons afin de transformer l'entreprise nous donnent confiance pour augmenter la distribution (de dividendes) à nos actionnaires", a commenté le directeur général, Bob Dudley.
Le groupe britannique va ainsi relever son dividende trimestriel de 12,5% à 9 cents par action, une décision saluée à la Bourse de Londres où BP était en tête de l'indice FTSE-100, en bondissant de 4,94% à 446 pence vers 12H20 GMT.
"Nous sommes sur les rails concernant notre stratégie pour 2014 et nous posons les fondations d'une croissance durable pour la prochaine décennie", a ajouté M. Dudley.
Le groupe a aussi dévoilé ses intentions pour les années au-delà de 2014, prévoyant d'augmenter ses investissements dans des projets très rentables dans l'amont - les activités d'exploration et production.
Le bénéfice net trimestriel s'est inscrit en hausse de 7,7% à 5,43 milliards de dollars grâce à de bonnes performances dans l'aval, avec l'augmentation de ses marges dans le raffinage.
Le bénéfice ajusté - qui exclut les changements de valeur des stocks d'hydrocarbures - a en revanche reculé de 5,3% à 5,17 milliards de dollars, touché par les opérations de maintenance saisonnière en mer du Nord et en Alaska, ainsi que par les conséquences de l'ouragan Isaac dans le golfe du Mexique.
La production de BP a atteint 2,26 millions de barils équivalents pétrole par jour, comparable au deuxième trimestre et en baisse de 3% sur un an.
La publication des résultats de BP intervient une semaine après l'annonce de la vente de ses parts dans sa coentreprise basée en Russie TNK-BP au groupe public russe Rosneft, dont il possèdera à terme près de 20%, une opération stratégique qui devrait lui permettre de repartir du bon pied dans ce pays aux immenses réserves de pétrole.
Cette vente lui a en effet permis de mettre fin à une relation houleuse avec ses partenaires russes au sein de TNK-BP, qui avait fini par le paralyser en Russie.
Afin de faire face aux conséquences financières de l'explosion en 2010 de la plateforme Deepwater Horizon au large de la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis, qui avait fait onze morts et répandu des centaines de millions de litres de pétrole, BP s'est par ailleurs engagé dans une cure d'amaigrissement, qu'il a presque terminée en ayant vendu pour plus de 35 milliards de dollars d'actifs sur un objectif de 38 milliards.
Le groupe espère encore un accord à l'amiable avec les autorités américaines dans ce dossier, avant le début de son procès qui est désormais prévu pour fin février 2013.
"BP a traversé une période extrêmement compliquée et ces résultats ne font que refléter tout le progrès qui a été accompli", a commenté Richard Hunter, analyste du courtier Hargreaves Lansdown.
"Les résultats ont été bien meilleurs que ce que le marché et nous-même avions anticipé - presque exclusivement grâce à l'activité de raffinage et commercialisation", a également salué Stuart Joyner, analyste chez Investec.
Pour l'avenir immédiat, BP prévoit une augmentation de sa production au quatrième trimestre grâce à la fin des opérations de maintenance saisonnière, tout en prévoyant un effet négatif de la vente de certains actifs en mer du Nord et dans le golfe du Mexique.