Sur la centaine de candidats ayant contacté ArcelorMittal pour une éventuelle reprise de ses hauts fourneaux de Florange (Moselle), il n'en reste qu'une poignée, ont indiqué mardi des représentants syndicaux, à l'issue d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire.
Lors de cette réunion, Hervé Bourrier, PDG d'ArcelorMittal France, a présenté un exposé sur le processus engagé, mais n'a cité "aucun nom, aucun montant", a rapporté à l'AFP Jean-Marc Vecrin, élu CFDT. La piste du russe Severstal n'a pas été confirmée.
Mais, selon ce responsable syndical, ArcelorMittal "joue le jeu: ils sont partis de loin avec beaucoup de prétendants, des financiers, des entreprises. L'entonnoir s'est rétréci et on nous dit aujourd'hui qu'il en resterait moins de cinq", a ajouté M. Vecrin.
François Pagano (CFE-CGC) a évoqué "une petite dizaine" de candidats encore en lice et indiqué que la direction avait affirmé qu'elle seule prendrait la décision finale.
Un nouveau CCE extraordinaire est convoqué pour le 19 novembre au siège français du n°1 mondial de l'acier, près de Paris, pour faire le point sur les repreneurs, ce qui laisse penser à certains syndicats que, "s'il y a des candidats sérieux, le processus serait au niveau des conclusions de l'accord".
"Nous sommes à 10 jours de savoir s'il y a un repreneur", a dit M. Bourrier, selon Walter Broccoli (FO).
Le 1er octobre, ArcelorMittal annonçait la fermeture définitive à Florange de la "phase liquide", c'est-à-dire du processus de fabrication de l'acier depuis les matières premières (fer et charbon) jusqu'à l'obtention d'acier brut non traité. Cette filière inclut les hauts fourneaux, à l'arrêt depuis 14 mois. La direction laissait 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur.
Les 629 salariés de la filière liquide -sur les 2.500 de Florange- seraient concernés par la cession, ont par ailleurs rapporté des élus du CCE, et le périmètre de l'offre reste inchangé: hauts fourneaux, agglomération (lieu où le minerai est transformé avant d'être utilisé dans les hauts fourneaux), aciérie et cokerie (cuisson du charbon), selon M. Pagano.
Mardi, les élus du CCE ont par ailleurs demandé à la direction d'ArcelorMittal si le projet Ulcos, qui vise à faire gagner 20% de productivité à un haut fourneau et à réduire les émissions de CO2 en association avec du captage-stockage, pouvait être un atout pour la reprise.
Ce projet, selon les syndicats, est désormais en troisième position sur la liste des projets de captage-stockage de CO2 présélectionnés par la Commission européenne, qui doit en retenir deux ou trois dans les prochaines semaines et qui en financerait une partie.
"Quelle que soit la décision de Bruxelles, la direction nous a indiqué que cela ne remettrait pas en cause sa décision de se défaire de la phase liquide, et que le projet Ulcos n'avait pas été valorisé auprès des repreneurs éventuels", a rapporté M. Pagano.
Par ailleurs, les élus du CCE disent avoir été informés d'un plan à venir pour les sites Atlantique-Lorraine.
"Tous les pans d'activités vont être réorganisés, industrie, automobile, packaging, etc.", a ajouté M. Pagano. Selon FO, ce sont les 600 emplois du packaging (boîtes de conserves et emballage de boissons) qui "sont menacés".