La société française Alstom a remporté mercredi un appel d'offres de 51 milliards de rands (4,45 milliards d'euros) pour la fourniture de trains à l'Afrique du Sud, avec une première livraison prévue en 2015.
"L'attributaire pressenti (Alstom NDLR) fournira 3600 véhicules livrés sur une période de 10 ans entre 2015 et 2025, pour un montant de 51 milliards de rands", a indiqué le ministère des Transports dans un communiqué annonçant les résultats de l'appel d'offres.
Le ministère a précisé que plus de 8.000 emplois directs liés au projet devaient être créés en Afrique du Sud.
A Paris, la direction d'Alstom n'a pas confirmé les détails du contrat, se contentant d'indiquer par la voix d'un porte-parole: "nous avons été informés par le client (Prasa, société publique des chemins de fer sud-africains ndlr) que nous sommes l'attributaire pressenti (...) Le contrat ne sera pas signé avec quelques semaines ou quelques mois".
L'Afrique du Sud entend renouveler peu à peu tout son réseau de trains de banlieue. Prasa, l'opérateur national, gère une flotte de plus de 4600 wagons dans le pays, dont plus de 90% ont été acquis dans les années 1950.
"Ce processus est bien plus qu'un achat de train", s'est félicité le ministre des Transports Ben Martins, cité par ses services, "nous renouvelons tout notre secteur ferroviaire, nous contribuons au développement des compétences et à la création d'emplois, entre autres grands objectifs".
Le consortium Gibela a été déclaré "attributaire pressenti" contre six autres sociétés qui avaient répondu à l'appel d'offres, parmi lesquelles le Canadien Bombardier, deux sociétés chinoises, et l'Espagnol CAF.
Le vainqueur de l'appel d'offres s'engage à assurer la maintenance des véhicules, la fourniture des pièces de rechange et le support technique pendant une période de 18 ans, jusqu'en 2033.
Le patron d'Alstom pour l'Afrique du Sud, Yvan Eriau, a indiqué au site spécialisé Engineering News que le consortium allait investir dans le transfert de technologie et la formation du personnel.
"A nos yeux, c'est le commencement d'une période historique pour l'industrie ferroviaire en Afrique du Sud", a déclaré M. Eriaux.
L'appel d'offres prévoit que le vainqueur travaille avec des sous-traitants et fournisseurs locaux, et réserve un budget de 32,8 milliards de rands (2,8 milliards d'euros) aux entreprises bénéficiant du label BEE (Black Economic Empowerment).
Ce label, créé pour corriger les inégalités héritées du régime raciste de l'apartheid, est accordé en Afrique du Sud aux sociétés dont les dirigeants et actionnaires sont majoritairement noirs.
Ce marché est présenté par le gouvernement sud-africain comme la première phase d'un projet de 123 milliards de rands (10,7 milliards d'euros), dont l'objectif est d'ajouter 7.200 wagons supplémentaires au parc actuel d'ici 2035.