Le trafic passagers d'Air France-KLM s'est inscrit en hausse de 2,5% en juin malgré la grève des contrôleurs aériens européens mais la recette unitaire est en baisse, a annoncé vendredi le groupe aérien franco-néerlandais dans un communiqué.
Au total, il a transporté 7 millions de passagers et tous les réseaux sont en progression.
"Le trafic Amériques est en hausse de 2,4% pour des capacités en augmentation de 1,9% entraînant une hausse de 0,5 point du coefficient d'occupation qui atteint le niveau record de 90,8%", souligne le communiqué.
Le trafic en Asie est également resté dynamique avec une hausse de 3,1%, de même que dans la zone Afrique et Moyen-Orient (+3,1%) ou dans le réseau Caraïbes et Océan Indien (+4,8%).
Le trafic en Europe, où le groupe est en difficultés malgré des mesures de restructuration, a seulement très légèrement augmenté de 0,9%. Air France-KLM ayant diminué les capacités de 3,8%, le coefficient d'occupation des avions s'est toutefois amélioré de 3,8 points pour s'établir à 80,8%.
"La baisse des capacités est principalement due au réseau domestique France (-9,7% après impact de la grève du contrôle aérien)", précise le groupe qui doit présenter de nouvelles mesures d'économie à la rentrée pour son réseau court et moyen-courrier.
La situation dans l'activité cargo reste en outre inchangée avec un trafic une nouvelle fois en forte régression (-6,3%) malgré une coupe dans les capacités de 4,3%, ajoute Air France-KLM, dont les nouvelles restructurations s'appliqueront également au cargo.
Air France-KLM est en restructuration depuis janvier 2012 mais il accuse toujours de fortes pertes sur son activité court et moyen-courrier et son activité cargo. Il pâtit pour la première de la vive concurrence des compagnies low-cost dans un contexte de crise économique et d'une conjoncture morose pour la seconde.
Alexandre de Juniac qui a pris lundi les commandes d'Air France-KLM après avoir dirigé la compagnie tricolore depuis fin 2011, a prévenu que des efforts supplémentaires seront nécessaires en septembre.
"Le moyen courrier souffre de la situation économique européenne qui reste très difficile, et le cargo d'une situation épouvantable en raison de la stagnation du commerce mondial et d'une offre en très forte surcapacité", expliquait la semaine dernière le PDG sortant, Jean-Cyril Spinetta, dans une interview à La Tribune.
"La situation économique aujourd'hui est pire que celle que nous envisagions en 2011 lorsque le plan Transform 2015 a été arrêté", soulignait-il.
Le court-courrier est également en difficulté et les "bases de province" risquent d'être passées à la paille de fer, sinon de disparaître.
Cette expérience a consisté à baser à Marseille, Toulouse et Nice des avions et des équipages jusque-là tous concentrés à Paris pour desservir d'autres villes de province, l'étranger proche et Roissy-Charles-de-Gaulle, en s'inspirant du modèle des compagnies à bas coûts.
La productivité des personnels et l'utilisation des avions ont ainsi été considérablement augmentées, des efforts insuffisants pour renouer avec l'équilibre financier.