Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a qualifié jeudi le pacte de stabilité des pays membres de la zone euro de "pacte de stupidité", réaffirmant son engagement à relancer la consommation dans son pays.
"On ne peut pas dépenser d'argent en raison du pacte de stabilité, qui est un pacte de stupidité", a-t-il affirmé lors de l'émission "Porta a Porta" sur la chaîne publique Rai Uno.
Le pacte de stabilité conclu entre les pays membres de la zone euro vise à empêcher les dérapages budgétaires, avec des déficits publics qui ne doivent pas excéder 3% du PIB.
"Je suis le Premier ministre d'un pays qui respecte les engagements pris avec l'Europe mais il y a un engagement encore plus grand: la vocation de l'Europe, qui ne doit pas être un ensemble de techniciens sans âme", a ajouté M. Renzi qui doit rencontrer prochainement le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.
Le président du conseil italien avait annoncé mercredi une série de mesures pour relancer la croissance dans son pays, notamment une baisse de l'impôt sur le revenu pour 10 millions de personnes, qui représentera un coût de 10 milliards d'euros pour l'Etat.
Jeudi, il a assuré que pour tenir sa promesse "6,6 milliards d'euros suffisent". Il a exclu à la fois l'instauration d'un impôt sur la fortune et des ponctions sur les retraites inférieures à 3.000 euros. Il a également écarté la piste de la baisse des salaires des parlementaires, bien qu'ils figurent parmi les mieux payés d'Europe.
Parmi les économies que le jeune chef du gouvernement entend réaliser pour couvrir les dépenses, figurent la réduction du nombre de parlementaires, l'abolition des provinces, l'abolition de certains émoluments et des remboursements de frais pour les conseillers régionaux. "Nous prendrons 500 millions d'euros sur les salaires des dirigeants d'entreprises publiques", qui "gagnent beaucoup plus que la moyenne des dirigeants anglais ou allemands", a-t-il ajouté jugeant également que ces dirigeants devaient cesser de l'être "à durée indéterminée".
"Depuis des années, les citoyens ont vu leurs factures et les tarifs augmenter alors que les salaires étaient bloqués. Pour la première fois, le gouvernement, au lieu d'augmenter les indemnités des élus régionaux les rend aux personnes, à la vie réelle", a-t-il résumé.