Le marché français de l’œuf reste dopé par le bio dont les ventes ont progressé de presque 10% en 2013, a annoncé mercredi le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) qui redoute une nouvelle crise de surproduction cet été.
Les ventes d’œufs en supermarchés (GMS) ont progressé de 2% l'an dernier et ce sont les œufs bio qui ont tiré la tendance avec une hausse de 8,7%, selon le panel Census IRI cité par le CNPO.
Déjà en 2012, les ventes en bio avaient bondi de 6%.
Les œufs Label Rouge tirent aussi leur épingle du jeu (+7,2%) tandis que les ventes d’œufs standard sont demeurées stables (-0,3%).
Les œufs de qualité (bio, Label Rouge et plein air) détiennent désormais 38% des parts de marché, face aux œufs d'entrée de gamme (62%).
Le marché devrait continuer sur sa lancée en 2014 puisque, selon les premiers éléments de Kantar Worldpanel, les achats d’œufs par les ménages (tous circuits confondus) sont en hausse de 3,6% sur les trois premiers mois de l'année.
"Le bio est en progression constante depuis 7 ou 8 ans et cette croissance se confirme sur la durée", commente auprès de l'AFP Philippe Juven, président du du CNPO.
Et les éleveurs s'adaptent puisque désormais plus de 30% de la production française est en bio, label ou plein air, contre 20% seulement en 2008.
La production d'ailleurs a aussi progressé l'an dernier avec 14,3 milliards d’œufs, contre 11,7 milliards d’œufs en 2012, faisant de la France le premier producteur de l'Union européenne, devant l'Allemagne et l'Espagne.
Le secteur est par ailleurs redevenu excédentaire de 24 millions d'euros l'an dernier, notamment grâce aux ovoproduits (destinés à l'industrie agroalimentaire). En 2012, il avait pour la première fois essuyé un déficit commercial de 48,5 millions.
Pour 2014, la Commission européenne table sur une production en très léger repli (-0,4%) sur le continent. Mais la production devrait se maintenir à un niveau "élevé" en France car jusqu'à fin 2013, il y a eu stabilité du cheptel de poules pondeuses, selon Philippe Juven.
"On a une légère hausse de la production, ce qui tire les prix vers le bas. Donc, on est très attentifs", a-t-il ajouté.
La Confédération française de l'aviculture (CFA) tire d'ailleurs la sonnette d'alarme dans un communiqué estimant que la filière est "en très grand danger" et appelle les producteurs à "mettre en place les mesures de régulation du marché qui s'imposent".
L'été dernier, la filière française a traversé une crise de surproduction, avec effondrement des cours, qui a conduit à la destruction de centaines de milliers d’œufs par des éleveurs inquiets.