par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Un conseil d'administration de GDF Suez est convoqué mardi 21 octobre pour statuer sur la succession du PDG Gérard Mestrallet en se prononçant sur l'éventuelle nomination au poste de numéro 2 du groupe de sa directrice des finances Isabelle Kocher, ont indiqué vendredi la CGT et des sources au fait du processus.
Isabelle Kocher sera à cette occasion proposée au poste de directrice générale déléguée en remplacement de Jean-François Cirelli, qui quitterait ainsi le groupe, ont précisé ces sources, confirmant des informations du quotidien Les Echos.
L'ancienne directrice générale de la Lyonnaise des Eaux pourrait ainsi devenir en mai 2016, à la fin du mandat de Gérard Mestrallet, la première femme à prendre les commandes d'un groupe du CAC 40 depuis Patricia Russo chez Alcatel-Lucent.
"Le comité des nominations recommande que soit examinée la possibilité pour Isabelle Kocher de se positionner pour la succession", a indiqué l'une des sources.
"Si la direction lui est favorable, c'est qu'elle a de vraies capacités et un vrai potentiel."
Jean-François Cirelli, PDG de GDF avant la fusion de son entreprise avec Suez en 2008, était cité ces derniers mois comme candidat à la succession de Gérard Mestrallet, qui aura 67 ans à la fin de son mandat.
"Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli ne s'entendent plus, et le plus important est d'avoir un duo Mestrallet-Kocher qui fonctionne", selon l'une des sources.
La CGT, qui critique le processus, a toutefois déclaré vendredi dans un communiqué que Gérard Mestrallet souhaitait dissocier la présidence et la direction générale du groupe afin de rester président de l'énergéticien après la fin de son mandat.
POUR LA CGT, MESTRALLET "S'ACCROCHE AU POUVOIR"
Le syndicat estime que le PDG "s'accroche au pouvoir" et critique "une accélération de la décomposition du périmètre historique et du service public, au nom de la seule politique financière du groupe", qui souhaite accélérer son développement hors d'Europe.
L'une des sources interrogées par Reuters a indiqué que l'Etat, qui détient 33,6% du capital de GDF Suez, ne s'était pas prononcé à ce stade sur l'opportunité de dissocier la présidence et la direction générale du groupe.
A l'issue d'une étude sur la succession du PDG menée par le cabinet Egon Zehnder, le syndicat ajoute qu'il s'opposera, à travers son administrateur, "non à une personne mais à l'ensemble de l'étude et à la façon dont elle a été menée par le comité des nominations et l'expert désigné".
GDF Suez n'a pas souhaité commenter ces informations.
"Cela fait trente ans que je suis dans la maison et vingt ans que je la dirige. Je prépare depuis dix ans ma succession et je souhaitais saisir les organes de gouvernance de l'entreprise suffisamment tôt pour que la transition puisse se faire dans la continuité et dans l'ordre", a déclaré mardi son PDG en marge du salon international du nucléaire du Bourget (Seine-Saint-Denis).
"Je souhaite que les règles de gouvernance soient absolument exemplaires."
La question de sa succession se pose alors que l'Etat vient d'annoncer le remplacement d'Henri Proglio à la tête d'EDF par Jean-Bernard Lévy, un moyen de s'assurer de la bonne mise en oeuvre de la loi sur la transition énergétique.
(Edité par Jean-Michel Bélot)