La banque britannique Lloyds poursuit sa cure d'amaigrissement avec la suppression de près de 9.000 emplois supplémentaires, soit 10% de ses effectifs, pour faire des économies en développant sa présence numérique au détriment des agences.
Lloyds Banking Group (LBG), dont l'État britannique est encore actionnaire minoritaire à hauteur de 25%, a annoncé mardi vouloir également fermer 150 agences et réaliser des économies annuelles d'un milliard de livres (1,29 milliard d'euros) par an d'ici 2017.
Ces changements ont pour but de "répondre aux besoins de nos clients, qui évoluent rapidement", a expliqué le directeur général António Horta-Osório, promettant également des retours aux actionnaires. "C'est regrettable mais les besoins des clients changent", a abondé le directeur financier George Culmer.
Concrètement, la banque veut proposer plus de services sur internet, par téléphone mobile ou en self-service au détriment du service traditionnel aux comptoirs des agences. Elle va investir 1 milliard de livres dans les technologies numériques ces trois prochaines années.
Ce nouveau plan stratégique fait suite à d'autres mesures drastiques qui ont été prises ces dernières années, avec déjà des dizaines de milliers d'emplois supprimés depuis le début de la crise financière, qui avait obligé l'État à intervenir pour sauver l'établissement.
"Le plan stratégique semble très crédible" avec "une banque qui doit devenir plus mince et plus concentrée", ont salué les analystes de Jefferies.
Les syndicats s'inquiétaient pour leur part des risques de baisse de la qualité de l'offre, même si la direction assure que 90% des clients continueront à avoir une agence à cinq miles (ou 8 kilomètres) de chez eux.
"La suppression de 10% des emplois aurait des conséquences imprévisibles sur le service aux clients et mettra encore plus de pression sur les employés qui ont aidé la banque à revenir dans le droit chemin", a critiqué Rob MacGregor, du syndicat Unite.
Interrogations sur le dividende et les tests de résistance
A la Bourse de Londres l'action Lloyds Banking Group perdait du terrain mardi en cours de séance. Elle reculait de 2,47% à 73,47 pence vers 09H40 GMT, dans un marché en hausse.
Les investisseurs ont en effet été frustrés d'apprendre que les discussions étaient toujours en cours sur une reprise du versement des dividendes, sans date plus précise pour l'instant, même si le directeur financier a indiqué espérer toujours un dividende au titre de l'exercice 2014.
Signe de faiblesse, la banque vient de réussir sans briller les tests de résistance européens dévoilés dimanche. Cela alors que la Banque d'Angleterre (BoE) doit prochainement dévoiler ses propres tests, aux critères beaucoup plus stricts.
En attendant, LBG a dévoilé mardi des résultats en amélioration mais qui montrent que la banque n'en a pas tout à fait terminé avec les errements du passé.
Elle a dû passer une nouvelle provision de 900 millions de livres (1,14 milliard d'euros) pour régler les contentieux liés aux ventes forcées d'assurances emprunteur (PPI) au Royaume-Uni, face à la hausse des plaintes. Ses provisions ont désormais atteint la somme spectaculaire de 11,325 milliards de livres dans cette affaire.
Du côté des bonnes nouvelles, son bénéfice ajusté a atteint 693 millions de livres au troisième trimestre contre une perte de 1,3 milliard de livres un an plus tôt.