L'économie turque a enregistré en 2013 une croissance de 4,4% en rythme annuel au quatrième trimestre et de 4% sur l'ensemble de l'année, dépassant légèrement les objectifs du gouvernement qui tablait sur 3,6%, selon des données officielles publiées lundi.
Le produit intérieur brut (PIB) a poursuivi son rythme de croissance pour le 17ème trimestre consécutif dans les derniers trois mois de 2013, a annoncé l'institut national des statistiques (Tüik)
La croissance globale du PIB au cours des 12 mois de l’année a atteint ainsi 4%, selon l'Institut.
Ce chiffre positif pour le bilan du régime islamo-conservateur intervient au lendemain d'une victoire électorale décisive pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, malmené depuis décembre par une vaste affaire de corruption.
Après décompte de près de 99% des bulletins de vote lundi, son Parti de la justice et du développement (AKP) d'Erdogan remportait les municipales cruciales pour son avenir politique avec 45% des suffrages, la principale formation d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, centre-gauche) en obtenant 28,3%.
Le ministre turc des Finances, Mehmet Simsek, a néanmoins prévenu lundi que la croissance pourrait ralentir dans les prochains mois tout en demeurant sur une tendance positive.
Le ministre a déclaré dans un communiqué que la réduction du risque politique après le scrutin municipal soutiendrait la demande nationale et les perspectives de croissance pour cette année.
Sur ce même ton de prudence, Reinhard Cluse, de la banque suisse UBS, a estimé que "l'environnement politique et extérieur resteront un défi à relever" pour la Turquie en 2014.
Cet analyste a indiqué s'attendre à un ralentissement de la croissance pour cette année du PIB, aux alentours de 2.3% sur fond de tensions politiques croissantes "dans les prochains mois" malgré la victoire électorale de dimanche pour le parti au pouvoir.
Une élection présidentielle qui sera pour la première fois organisé au suffrage universel aura lieu en août et M. Erdogan pourrait y présenter sa candidature, conforté par son score municipal, de l'avis des observateurs.
La croissance de l'économie pour 2014 risque de tourner autour de 3%, étant confrontée à une baisse de ses investissements, mais aussi au déficit de ses dépenses courantes dû essentiellement à ses importations d'énergie, sur fond d'une hausse de l'inflation (8%) et du taux de chômage (10%).
La Turquie, pays, émergent, fait partie aussi de ceux qui a le plus souffert de la décision de la réserve américaine (Fed), de resserrer les liquidités, pénalisant la monnaie nationale.