(Reuters) - Principaux résultats définitifs des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat du secteur manufacturier en Europe, publiés mercredi:
* ZONE EURO - L'ACTIVITÉ INDUSTRIELLE AU PLUS BAS DEPUIS 2012
L'activité du secteur manufacturier dans la zone euro a chuté en mars, conséquence des graves perturbations dans les chaînes d'approvisionnement liées aux mesures de prévention du coronavirus, et ce mouvement devrait se prolonger au cours des prochains mois, montrent les résultats définitifs de l'enquête mensuelle d'IHS Markit.
L'indice PMI manufacturier est tombé à 44,5 contre 44,8 en première estimation et après 49,2 en février.
Il s'agit du chiffre le plus faible enregistré depuis la mi-2012, pendant la crise de la dette de la zone euro.
Un indice mesurant l'évolution de la production qui entre dans le calcul du PMI composite attendu vendredi a chuté à 38,5 après 48,7, au plus bas depuis avril 2009.
La composante des nouvelles commandes, elle, est au plus bas depuis 11 ans à 37,5 contre 49,4, accusant sa plus forte baisse d'un mois sur l'autre depuis la création de l'enquête il y a 23 ans.
* ALLEMAGNE - L'ACTIVITÉ MANUFACTURIÈRE À UN CREUX DE PRÈS DE 11 ANS
Le secteur manufacturier allemand, très dépendant de ses exportations, à connu en mars sa contraction la plus marquée depuis près de 11 ans en raison des fermetures d'usines dans le cadre des efforts de la première économie d'Europe pour tenter d'enrayer la propagation de la pandémie de coronavirus.
L'indice définitif calculé sur la base de l'enquête que réalise chaque mois IHS Markit auprès des directeurs d'achats (PMI) est tombé à 45,4 le mois dernier, contre une première estimation à 45,7 et après 48,0 en février.
Il s'enfonce ainsi en peu plus sous la barre de 50 et traduit la plus forte contraction de l'activité du secteur depuis avril 2009, soit pendant la grande crise financière.
"Les chiffres devraient encore empirer, la plupart des mesures de confinement et des fermetures d'usines étant intervenues pendant ou après l'enquête", précise Phil Smith, économiste d'IHS Markit.
* FRANCE - L'ACTIVITÉ MANUFACTURIÈRE À UN CREUX DE PLUS DE SEPT ANS
L'activité manufacturière en France a connu en mars sa plus forte contraction depuis plus de sept ans sous les effets des mesures destinées à enrayer la propagation de la pandémie de coronavirus.
L'indice compilé par IHS Markit sur la base de son enquête auprès des directeurs d'achat (PMI) s'affiche à 43,2 points dans sa version définitive, contre 42,9 en première estimation et après 49,8 en février.
Il touche ainsi son point le plus bas depuis janvier 2013 et s'enfonce nettement sous le seuil de 50, soit en territoire de contraction.
Les indices de la production et des commandes sont pour leur part au plus bas depuis la crise financière de 2008-2009.
"L'offre de biens est diminuée, les délais de livraison sont considérablement allongés et les gens ne peuvent pas travailler en raison des fermetures d'usines", commente Eliot Kerr, économiste d'IHS Markit.
"Parallèlement, les restrictions sur les déplacements et les mesures de distanciation sociale compriment la demande, délivrant un deuxième coup à l'économie."
* ROYAUME-UNI - PLUS FORTE BAISSE D'ACTIVITÉ DEPUIS 2012
L'activité du secteur manufacturier britannique a subi en mars sa contraction la plus marquée depuis la crise de la dette dans la zone euro, la propagation du coronavirus pesant à la fois sur les carnets de commande et la confiance des entreprises.
L'indice PMI du secteur a reculé à 47,8, au plus bas depuis juillet 2012, contre 51,7 en février. Le résultat définitif de l'enquête d'IHS Markit est légèrement inférieur à l'estimation flash, qui donnait l'indice à 48,0.
L'optimisme des directeurs d'achats est tombé à son plus bas niveau historique et les réductions d'effectifs ont atteint une ampleur sans précédent depuis juillet 2009.
ITALIE - PLUS FORTE CONTRACTION DEPUIS 11 ANS
L'activité manufacturière italienne a subi en mars son recul le plus marqué depuis près de 11 ans, conséquence du confinement strict imposé dans tout le pays pour tenter de freiner la propagation du coronavirus.
L'indice PMI du secteur est revenu à 40,3 contre 48,7 en février, soit au plus bas depuis avril 2009, pendant la crise financière mondiale.
Les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en moyenne à 40,5.
IHS Markit précise que le sous-indice de la production a plongé à 27,8 après 46,9, une baisse sans précédent depuis la création de l'enquête en juin 1997.
(Jonathan Cable à Londres, Joseph Nasr à Berlin, Leigh Thomas à Paris, Gavin Jones à Rome, version française Marc Angrand et Patrick Vignal)