Le Premier ministre François Fillon a affirmé lundi que la croissance économique de la France pourrait atteindre 1,5% en 2010, soit le double de ce qu'a inscrit le gouvernement dans son projet de budget et "l'une des meilleurs performances" européennes.
"La France, avec -2,2% de croissance en 2009, est le pays européen qui devrait le mieux résister à la crise", a déclaré le chef du gouvernement lors d'un déplacement en Moselle (est).
"En 2010, nous savons d'ores et déjà que nous aurons sans doute plus de 1% - entre 1 et 1,5% - de croissance et nous aurons une des meilleures, sinon la meilleure performance de l'ensemble des pays européens", a-t-il ajouté.
Dans son projet de budget pour 2010 en cours d'examen au Parlement, le gouvernement table sur une croissance de 0,75% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain. M. Fillon avait affirmé dans un entretien au Monde vendredi qu'il réviserait "sans doute" à la hausse cette prévision.
Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé le 1er octobre sa prévision de croissance pour le PIB français à +0,9% en 2010, tandis que la Commission européenne a estimé la semaine dernière que l'économie de la France progresserait de 1,2% l'an prochain, comme celle de l'Allemagne. La croissance moyenne de la zone euro est attendue par Bruxelles à +0,7%.
Après un an de récession, l'économie française a renoué avec la croissance au deuxième trimestre 2009, avec une progression du PIB de 0,3% par rapport au trimestre précédent.
L'Insee, qui doit publier vendredi les premiers chiffres de la croissance au troisième trimestre, prévoyait début octobre une hausse du PIB de 0,5% entre juillet et septembre. La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'attend, elle, à une performance "au moins aussi bonne" qu'au deuxième trimestre.
De son côté, la Banque de France a publié lundi un premier pronostic de +0,5% pour le 4e trimestre.
Pour l'ensemble de 2009, le gouvernement table néanmoins sur un recul du PIB de 2,25%, en raison de la crise qui a plombé l'activité au cours de l'hiver dernier.
"Le pouvoir d'achat des ménages comme notre consommation se maintiennent", s'est félicité lundi le chef du gouvernement.
"Tout cela récompense notre stratégie et le travail des Français qui ont fait preuve de ténacité face à la crise. Cela récompense aussi l'effort de modernisation engagé depuis 2007", a estimé M. Fillon.
Il a promis de "maintenir le rythme des réformes" au nom de "la rupture" et notamment la suppression de la taxe professionnelle, sujet polémique à droite, dès le 1er janvier prochain.
Dans son interview au Monde, le Premier ministre avait aussi annoncé qu'il prévoyait de ramener le déficit public de la France, qui devrait atteindre le niveau record de 8,5% du PIB l'an prochain, "en dessous" de 3% "à l'horizon de 2014, au prix d'ajustements très importants".
Cet effort, jugé ambitieux par plusieurs experts, est encore insuffisant aux yeux de la Commission européenne, qui, selon des sources européennes, va donner mercredi à la France jusqu'à 2013 pour ramener son déficit public sous la barre des 3%.