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France: l'assurance vie continue à rapporter de moins en moins

Publié le 05/12/2017 08:36
Mis à jour le 05/12/2017 09:45
L'assurance vie, l'un des placements les plus populaires en France, continue à rapporter de moins en moins (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)
GASI
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L'assurance vie, l'un des placements les plus populaires en France, continue à rapporter de moins en moins (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

L'assurance vie, l'un des placements les plus populaires en France, continue à subir une érosion de ses rendements, du moins sur ses fonds à capital garanti, et risque de suivre la même tendance en 2018 face au bas niveau des taux d'intérêt.

"Notre hypothèse de rendement moyen pour 2017, c'est de 1,48%. L'an dernier, on était à 1,80% en moyenne donc c'est une poursuite de la baisse assez importante", résume auprès de l'AFP Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet d'études Fact and Figures.

Ces chiffres s'entendent par rapport à la composante "fonds en euros" des contrats d'assurance vie. Toujours largement majoritaire en 2017 au sein des dépôts faits par les clients, elle leur garantit de ne pas perdre le capital investi.

Engagée depuis plusieurs année, la baisse des rendements est "liée à (des) taux d'intérêt extrêmement bas", souligne M. Chartier-Kastler.

Provoqué par les politiques monétaires très interventionnistes, le très bas niveau des taux rend difficile de faire fructifier l'argent des épargnants.

Ce contexte devrait perdurer l'an prochain: "nous nous attendons à ce que les assureurs protègent leur rentabilité (...) en abaissant les rendements servis afin d'intégrer la majeure partie du déclin de ce que leurs investissements leur rapportent", prévient l'agence de notation Moody's dans un rapport consacré aux perspectives du secteur français en 2018.

"Nous nous attendons aussi à ce qu'ils continuent à réduire leurs ventes de produits à rendement garanti", enchaînent-ils, évoquant là une autre tendance lourde.

Les assureurs français tentent depuis plusieurs années de convaincre leurs clients de réduire leurs dépôts sur les fonds en euros pour privilégier les "unités de compte", qui permettent potentiellement des rendements plus élevés, mais sont plus risquées puisqu'elles ne garantissent pas à l'assuré de récupérer ses fonds.

- Hausse des prélèvements sociaux -

Les résultats sont tangibles. Selon des chiffres de la Fédération française de l'assurance (FFA), cités par Moody's, 27% des versements en assurance vie se sont faits en France depuis le début de l'année sur des unités de compte. En 2016, ils ne représentaient que 20% des dépôts.

Mais cette évolution, qui facilite la tâche des assureurs, suscite la méfiance des associations de consommateurs, peu enclines à voir en l'assurance vie un placement comme un autre.

"L'argument présenté est celui d'un surcroît de rentabilité mais c'est oublier les inconvénients de cet actif", dénonçait la semaine dernière l'association CLCV à l'occasion d'un comparatif sur les rendements. "Le client perd sa garantie en capital, il paie plus de frais de gestion."

L'association souligne que certains clients mettent ce placement sur le même plan que le livret A, produit d'épargne le plus répandu en France.

Signe des tensions qui animent assureurs et certains clients, un feuilleton judiciaire, suivi avec attention par le secteur, oppose depuis plusieurs années Generali (MI:GASI) à un épargnant qui a perdu plusieurs centaines de milliers d'euros sur son assurance vie et accuse la compagnie de ne pas l'avoir bien informé sur les risques de certains produits.

Au terme du dernier développement en date, le statu quo n'a pas été modifié: la Cour de cassation a annulé en novembre une décision qui avait donné raison en 2016 à l'épargnant en appel.

CLCV, qui s'était associée à l'épargnant dans ce pourvoi en cassation, pointe par ailleurs une autre évolution: les performances deviennent très différentes d'une assurance vie à l'autre. Dans le détail, l'association place plutôt en tête les contrats proposés par des courtiers et des associations, alors que les banques sont mal classées.

"Il y a des écarts énormes", abonde M. Chartier-Kastler.

Au-delà des performances servies par les assureurs eux-mêmes, il souligne enfin une évolution défavorable au client: la hausse de la CSG décidée pour 2018 par le gouvernement va relever le niveau des prélèvements sociaux sur l'assurance vie. Selon l'analyste, ils vont passer à 17,2% contre 15,5% auparavant.

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