Le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier a fait part jeudi d'une "avancée sensible" des discussions avec les syndicats de cheminots grévistes, ouvrant "la voie à une sortie de crise".
"Depuis les contacts que j'ai engagés hier (mercredi) soir, je sens une avancée qui est sensible. Un certain nombre d'organisations syndicales ont déjà acté que les propositions" faites "ce (jeudi) matin étaient de nature à faire progresser" la situation, "à ouvrir la voie à une sortie de crise", a déclaré M. Cuvillier lors d'un point de presse après quatre heures de discussions avec les syndicats de cheminots.
Il a exclu tout report de l'examen du texte sur la réforme ferroviaire, prévu à partir du 17 juin à l'Assemblée nationale, évoquant une réforme "indispensable". La CGT, qui a appelé à la grève avec SUD, FO et First, avait réclamé ce report dans la matinée.
"Des inquiétudes ont été exprimées, elles le sont encore par les cheminots", a noté M. Cuvillier, soulignant avoir eu un dialogue "franc et exigeant" avec les syndicats.
Selon les syndicats grévistes, la réforme ferroviaire ne règle pas le problème de l'endettement du secteur ferroviaire et ne va pas assez loin dans la réunification de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire du réseau, séparé de la SNCF depuis 1997.
M. Cuvillier a souligné avoir apporté des réponses "de nature à dissiper tous les doutes sur l'unité sociale du groupe". Il a également indiqué que le Parlement aurait "à se prononcer sur des mesures de suivi de la trajectoire financière".
Le secrétaire d’État a également relevé que la situation était aussi liée à des "questions internes"à la SNCF. Il a dit avoir contacté le président de la SNCF, Guillaume Pepy, et indiqué ne pas vouloir que la réforme "soit fragilisée par un dialogue social insuffisant à l'intérieur de l'entreprise".
Il a ajouté qu'il ne voulait pas "un rendez-vous manqué entre la France et ses cheminots", rappelant que, selon des enquêtes d'opinion, 82% des Français sont favorables à la réforme.
M. Cuvillier a également mis en exergue l'inquiétude des Français "par rapport à la grève (...) notamment à l'approche du baccalauréat".
Lancé mardi soir, le mouvement a été suivi jeudi par 22,64% des salariés, en baisse de 5 points par rapport à mercredi. Les cheminots décideront des suites à donner vendredi matin lors d'assemblées générales.