Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a jugé vendredi nécessaire de trouver "un compromis" entre membres de l'Union européenne (UE) sur la question des travailleurs détachés, au moment où le président français Emmanuel Macron mène campagne pour un durcissement des directives.
"Un compromis sur ce texte est nécessaire", a estimé M. Moscovici, interrogé sur la radio Europe 1.
M. Macron mène actuellement une tournée en Europe de l'Est pour convaincre les pays de cette région, peu enclins à durcir les directives sur le sujet, de trouver un accord pour raccourcir la durée du travail détaché et renforcer les contrôles contre les fraudes.
Jeudi en Roumanie, où le sujet des transporteurs routiers est particulièrement sensible, il a encore prévenu que le "dumping fiscal et social" risquait de mener à un "démantèlement de l'Union européenne".
"La liberté de circulation, qui est une des grandes libertés de l'Europe, doit aller de pair avec le combat contre le +dumping social+", a déclaré vendredi M. Moscovici, donnant comme mot d'ordre "à travail égal, salaire égal".
Rappelant que la Commission européenne avait elle-même fait des propositions de réformes fin mai, il a jugé nécessaire de trouver un compromis sur le sujet avant la fin de l'année.
L'UE est actuellement présidée par l'Estonie, plutôt en faveur d'un durcissement des règles sur le sujet, mais, à partir de 2018, c'est la Bulgarie, opposée à une telle évolution, qui prendra sa suite.
En tout état de cause, M. Moscovici a prévenu qu'il ne fallait pas "bercer les Français d'illusions" sur une éventuelle harmonisation sociale de l'UE.
"Pour y parvenir, il faut qu'il y ait unanimité (...) à 28", a-t-il souligné. "Je crois plus à un socle social commun qu'à une vraie harmonisation sociale."