PARIS (Reuters) - Les exportations françaises devraient rebondir cette année après la détérioration du solde des échanges de biens en 2016, qui a pesé sur la croissance de l'économie, a déclaré jeudi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
"Nous attendons sur 2017 un relatif rebond des exportations, une tendance plus marquée encore en 2018 et 2019 compte tenu notamment d'une demande adressée à la France favorable avec le rebond de la zone euro et de l'économie mondiale", a-t-il dit lors de la présentation à la presse des résultats 2016 de la balance des paiements de la France.
"Et donc, la contribution nette du commerce extérieur à la croissance, qui a été négative en 2016 compte tenu de cette dégradation de la balance des paiements (...) devrait tendre vers l'équilibre, voire devenir faiblement positive", a ajouté François Villeroy de Galhau.
Selon l'Insee, elle coûté 0,7 point de PIB à la croissance française l'an passé
Le déficit de la balance des paiements courants de la France a quasiment doublé l'an passé à 19 milliards d'euros, et ce malgré une facteur énergétique en nette baisse.
La dégradation est venue tout autant des échanges de biens hors énergie (-18,6 milliards par rapport à 2015) que des services, qui sont passés d'un excédent de 8,9 milliards en 2015 à un solde tout juste à l'équilibre.
La performance des services a notamment souffert d'une nette dégradation dans les transports routier et aérien et d'une baisse des recettes du poste "voyages" (-2 milliards), du fait de l'impact sur le tourisme des attentats de Paris et de Nice.
Le poste "autres services aux entreprises" (ingénierie, conseil) est en outre devenu déficitaire (-5,2 milliards) pour la première fois depuis six ans.
Les flux d'investissements directs français à l'étranger ont bondi à 51,8 milliards d'euros l'an passé, soit près de 12 milliards de plus qu'en 2015, à la faveur notamment d'opérations comme le rachat de l'américain Airgas par Air Liquide (PA:AIRP) ou de la fusion de l'armateur CMA-CGM avec le singapourien Neptune Orient Lines.
A l'inverse, les investissements étrangers en France ont nettement baissé (25,6 milliards contre 42,4 milliards un an plus tôt), tout en restant légèrement au-dessus de la moyenne des dix dernières années.
Compte tenu de ce déficit des transactions courantes et des effets de variations dus aux cours de changes, de bourse et des autres ajustements pour +12 milliards d'euros, la position extérieure nette de la France, qui représente le patrimoine financier net de la France vis-à-vis du reste du monde, s'est dégradée légèrement de -344 milliards en 2015 à -351 milliards en 2016.
Elle représente 15,8% du PIB, soit un niveau équivalent à ceux atteints en 2014 et 2015, et qui demeure en-deçà du seuil européen égal à -35 % du PIB, souligne la Banque de France.
(Leigh Thomas et Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)