Le gouvernement veut aller vite sur l'écotaxe nouvelle version

Publié le 23/06/2014 19:38
Le gouvernement veut aller vite sur l'écotaxe nouvelle version

Le gouvernement veut aller vite pour mettre en place le péage poids lourds, censé remplacer l'écotaxe, mais il va devoir pour cela renégocier le contrat avec Ecomouv', la société chargée de collecter cette taxe.

Le nouveau dispositif va prendre "la forme d'un amendement au projet de loi de finances rectificative 2014 qui sera soumis au vote du Parlement en juillet", a fait savoir lundi le ministère de l'Ecologie. Selon Bercy, cet amendement sera discuté mardi soir ou mercredi.

Le Premier ministre Manuel Valls a dévoilé dès dimanche les grandes lignes de cette nouvelle taxe, qui concernera les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur un réseau de près de 4.000 kilomètres de routes nationales et locales très fréquentées par les poids lourds.

Elle devrait rapporter 500 millions d'euros par an, a précisé lundi la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. L'écotaxe, elle, devait porter sur 15.000 kilomètres de routes et rapporter près du double pour financer les infrastructures de transport.

L'Etat cherche à présent à compenser ce manque à gagner. Une des pistes évoquées lundi par Mme Royal est de mettre à contribution les sociétés d'autoroutes, sans pour autant que cela conduise à une augmentation de leurs tarifs.

M. Valls a aussi fait savoir que l'Etat pourrait entrer au capital d'Ecomouv', la société chargée de collecter l'écotaxe, afin "d'assurer un meilleur contrôle". Le groupe italien Atlantia, qui détient 70% du capital et les autres actionnaires sont d'accord sur le principe, selon une source proche du dossier. Reste à discuter de l'ampleur de cette prise de participation et du prix que payera l'Etat.

L'idée est d'instaurer ce nouveau système à compter du 1er janvier 2015, "après une marche à blanc à l’automne" de trois mois, selon le texte de l'amendement. D'où la nécessité d'aller vite.

Mais le gouvernement va d'abord devoir amender le contrat avec Ecomouv'. Conclu début 2011, il confiait au consortium franco-italien la collecte de l'écotaxe. Il avait été signé pour une durée de 13 ans et trois mois et devait rapporter chaque année 1,15 milliard d'euros, dont 250 millions devant aller à Ecomouv', 750 millions à l’État et 150 millions aux collectivités locales.

-Le sort des portiques "en discussion"-

La mise en oeuvre de l'écotaxe n'a cessé d'être repoussée depuis. D'abord parce que l'infrastructure déployée n'était pas au point, puis parce que l'écotaxe s'est attirée les foudres du monde agricole breton. Face à cette fronde qui a fait tâche d'huile à l'automne dernier, le gouvernement avait préféré suspendre l'écotaxe, ce qui aurait pu le conduire à verser des indemnités à Ecomouv'.

Les deux parties ont toutefois fini par signer un protocole d'accord qui règle leurs différends. "Le gouvernement français reconnaît la conformité au contrat du dispositif développé par Ecomouv" et se reconnaît "débiteur" de la société, laquelle se voit par ailleurs exemptée de tous les coûts opérationnels et financiers liés à la décision de suspendre l'écotaxe, a fait savoir Ecomouv' sans plus de précision.

En clair, l'Etat devrait verser entre 100 et 200 millions d'euros au consortium, selon une source proche du dossier. Ceci vise à compenser le fait qu'Ecomouv' n'a pas touché les 230 millions d'euros qu'il aurait dû avoir si l'écotaxe était entrée en vigueur.

Quant au sort des portiques installés sur des routes qui ne seront plus concernées par le péage poids lourds et qui n'ont pas été démontés par des manifestants, "il est en discussion", a indiqué une source gouvernementale. "Ce sont des systèmes de localisation GPS, on réfléchit aux usages qui pourraient en être faits."

La mort annoncée de l'écotaxe et son remplacement par le péage de transit ont été diversement accueillis. Si le président du conseil régional de Bretagne, Pierrick Massiot, a salué des annonces qui "vont dans le bon sens", la fédération d'association France Nature Environnement (FNE) a regretté que le gouvernement se soit incliné devant les "lobbies".

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a estimé que le gouvernement aurait dû "renoncer totalement à ce projet".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2025 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés