MADRID (Reuters) - L'Espagne a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 0,6%, son rythme le plus élevé depuis la crise financière, la baisse des prix à la consommation alimentant la vitalité de la demande intérieure.
L'Institut national de la statistique (Ine) a confirmé jeudi la hausse de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) entre avril et juin par rapport aux trois premiers mois de l'année. Il s'agit de la quatrième hausse trimestrielle d'affilée et la plus forte depuis le quatrième trimestre 2007.
En variation annuelle, la croissance atteint 1,2%, un rythme identique à celui du premier trimestre et le plus élevé depuis le premier trimestre 2008. Les chiffres sont conformes aux premières estimations de l'Ine.
Après six années de récession marquées par une explosion du taux de chômage, l'économie espagnole redémarre à mesure que la réforme du marché du travail porte ses fruits et que les coûts de financement de l'Etat continuent à baisser.
Au deuxième trimestre, le recul des exportations a été compensé par une hausse de la demande intérieure.
Les chiffres de l'inflation pour le mois d'août montrent que les prix à la consommation ont baissé de 0,5% en variation annuelle, le taux le plus faible en près de cinq ans.
Pour Giana Giadi, économiste chez Citi, "une faible inflation n'est pas incompatible avec un rebond de l'activité économique".
"Cependant, une période prolongée de faible inflation serait néfaste pour l'économie dans la mesure où cela alourdit le fardeau réel de la dette."
Le gouvernement espagnol demeure optimiste pour la croissance annuelle malgré le ralentissement constaté dans la plupart des pays de la zone euro.
Sur les six premiers mois de l'année, l'Espagne a enregistré la croissance la plus rapide des principales économies de l'Europe continentale et le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, a réaffirmé la semaine dernière sa prévision d'une croissance annuelle de 1,5%.
(Tracy Rucinski, Mathilde Gardin pour le service français)