par Andrew Mills
DOHA (Reuters) - Le Qatar est la cible de critiques sans précédent, dont certaines s'apparentent à des calomnies, depuis qu'il a été choisi pour accueillir la Coupe du monde de football 2022, a déclaré son émir, cheikh Tamim ben Hamad al Thani.
"Nous avons initialement traité la question en toute bonne foi", a-t-il déclaré dans un discours télévisé, ajoutant que certaines des premières critiques étaient constructives.
Il a toutefois indiqué que la campagne contre le Qatar s'est étendue pour "inclure des fabrications et des doubles standards qui étaient si féroces qu'ils ont malheureusement incité de nombreuses personnes à s'interroger sur les véritables raisons et motivations de la campagne".
Le Qatar, premier pays du Moyen-Orient à accueillir la Coupe du monde, a fait l'objet de vives critiques internationales pour son traitement des travailleurs étrangers, ses lois restrictives sur le plan des moeurs et l'impact écologique de l'événement.
L'émir s'exprimait lors d'une session du conseil de la Choura, un organe consultatif. Le Qatar va accueillir la Coupe du monde de football du 20 novembre au 18 décembre.
L'émirat s'attend à recevoir 1,2 million de visiteurs lors du tournoi, ce qui représente un défi logistique et sécuritaire sans précédent pour ce petit Etat arabe du Golfe.
Tamim ben Hamad al Thani a déclaré que l'organisation de la Coupe du monde était "un grand test pour un pays de la taille du Qatar".
"Nous avons accepté ce défi parce que nous avons foi en notre potentiel, nous, les Qataris, pour nous attaquer à cette mission et en faire un succès", a-t-il dit.
"C'est un championnat pour tous, et son succès est un succès pour tous."
Doha a introduit des réformes, notamment des règles visant à protéger les travailleurs de la chaleur et un salaire minimum mensuel de 1.000 riyals (269,92 euros), et affirme continuer à développer son droit du travail.
Les travailleurs étrangers représentent 85% des quelque 3 millions d'habitants du pays, qui figure parmi les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel et l'une des nations les plus riches au monde par habitant.
L'émir a également déclaré que la hausse des prix de l'énergie avait permis au Qatar de dégager un excédent budgétaire de 47,3 milliards de riyals (12,77 milliards d'euros) au premier semestre 2022, contre un déficit prévu, et d'atteindre une croissance du produit intérieur brut de 4,3%, selon les premières estimations.
(Reportage Andrew Mills à Doha, Ghaida Ghantous, Nadine Awadalla et Moataz Mohamed ; version française Dagmarah Mackos, édité par Bertrand Boucey)