Le géant de la carte bancaire MasterCard a annoncé jeudi avoir signé un accord avec les autorités birmanes dans l'espoir de permettre d'ici peu les paiements électroniques dans un pays encore presque exclusivement dominé par l'argent liquide.
La licence signée avec la Co-Operative Bank de Birmanie est une première étape vers l'émission d'une carte de paiement, a expliqué la compagnie dans un communiqué, une décision rendue possible par l'allègement ces derniers mois des restrictions américaines sur les investissements en Birmanie.
L'impossibilité d'utiliser les cartes bancaires pour effectuer des paiements ou retirer du liquide est en effet le résultat des sanctions internationales imposées sur la junte.
Mais celle-ci a cédé le pouvoir en mars 2011 à un régime "civil" composé d'ex-militaires réformateurs qui ont multiplié les réformes politiques, permettant notamment l'élection comme députée de l'opposante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
Ce règne du liquide oblige les touristes et hommes d'affaires étrangers à se rendre en Birmanie avec de lourdes sommes. Même les hôtels les plus huppés n'acceptent pas systématiquement les cartes.
MasterCard estime que sa présence aura un "impact énorme sur le tourisme et les voyages" et sera "cruciale pour aider la Birmanie à intégrer l'économie mondiale", tout en facilitant l'intégration des 50 millions de Birmans dans le système financier.
Il existe actuellement 80 distributeurs automatiques dans le pays, dont 30% à la Co-Operative Bank. Mais leurs utilisateurs doivent disposer d'une carte émise par la banque elle-même, la Birmanie n'étant pas connectée au système bancaire international.
Le processus "prendra des mois", a reconnu Georgette Tan, du bureau de Singapour de MasterCard Worldwide. Mais "ils sont maintenant en mesure de dire +désormais, nous allons le faire+".