DAVOS, Suisse (Reuters) - Le président ukrainien, Petro Porochenko, a affirmé mercredi, lors du Forum économique mondial de Davos, que 9.000 soldats russes se trouvaient actuellement en territoire ukrainien et il a demandé à Moscou de les retirer sans attendre.
Dans un discours devant les délégués venus du monde entier, il a déclaré que ces soldats russes étaient équipés d'armes lourdes, notamment de chars de combat et de canons.
"Si ce n'est pas une agression, alors qu'est-qu'une agression ?", a-t-il lancé.
Il a demandé à la Russie de respecter l'accord conclu en septembre à Minsk en retirant ses forces d'Ukraine et en contrôlant sa frontière afin que les séparatistes de l'est du pays ne reçoivent plus d'aide.
A Bruxelles, l'Otan a dit avoir constaté une augmentation du nombre des chars, des pièces d'artillerie et d'autres matériels lourds utilisés par des soldats russes dans l'est de l'Ukraine.
Jens Stoltenberg, secrétaire-général de l'Alliance, a de nouveau demandé à la Russie de retirer ses troupes.
Les affrontements entre armée ukrainienne et séparatistes ont fait plus de 4.800 morts depuis avril dernier.
"Notre approche est très simple, nous n'avons rien à négocier (...) Nous avons ce qui est prévu par l'accord de Minsk et tout ce qu'il faut, c'est un cessez-le-feu immédiat, un retrait de l'artillerie lourde, des armes lourdes et des chars de combat de la ligne de confrontation", a dit Petro Porochenko à Davos.
"QUELLES PREUVES ?", DEMANDE MOSCOU
"La solution est très simple, c'est d'arrêter de fournir des armes, de retirer les troupes et de fermer la frontière. Un plan de paix très simple. Si on veut discuter de quelque chose de différent, c'est qu'on n'est pas pour la paix mais pour la guerre."
Moscou dément avec force avoir des troupes engagées en Ukraine.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Kiev n'étayait ses accusations par aucune preuve.
"Je le dis à chaque fois: si vous portez des accusations avec autant d'aplomb, présentez des faits. Mais personne ne peut présenter des faits ou ne veut le faire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"Donc, avant de nous demander de cesser de faire quelque chose, merci de bien vouloir nous apporter la preuve que nous l'avons fait."
Sergueï Lavrov a toutefois admis que les séparatistes pro-russes occupaient désormais un territoire plus vaste que celui qui leur a été imparti dans le cadre du cessez-le-feu conclu à Minsk. Il a dit avoir reçu des garanties de la part des rebelles qui ont promis de reculer jusqu'aux limites définies en septembre.
Les ministres russe, ukrainien, allemand et français des Affaires étrangères doivent discuter dans la soirée à Berlin des moyens de faire baisser la tension dans l'est de l'Ukraine et de préparer, si possible, un sommet des dirigeants de ces quatre pays.
(Richard Balmforth à Kiev, avec Alessandra Prentice, Guy Kerivel pour le service français)