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"Dernière chance", situation "terrifiante", "ouragan"... Depuis la rentrée, la patronne des patrons Laurence Parisot multiplie comme jamais les interventions, toujours plus alarmiste mais aussi offensive contre la politique économique du gouvernement.
Après un mois de septembre déjà intense, la présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef) a enchaîné en octobre une quinzaine de passages dans les médias.
"C'est du jamais vu", assure Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du Travail.
Et à chaque intervention, le ton se fait plus catastrophiste. "Nous ne faisons pas semblant d'aller mal", a d'abord lancé Laurence Parisot fin août au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, venu ouvrir l'université d'été du Medef, avant de lancer "un cri d'alarme" face à une situation "terrifiante".
Son "avis de tempête" s'est ensuite mué en "avis d'ouragan", avec des patrons "en état de quasi-panique". Jusqu'à l'avertissement final, cette semaine: la France est comme le "Titanic", et "l'iceberg est tout près".
Contre le gouvernement, qu'elle a accusé d'organiser un "choc de non-compétitivité", elle n'a montré aucune complaisance: ses choix sont "dangereux", il commet "une grave erreur" en alignant la fiscalité du capital sur celle du travail, et son projet d'obliger un industriel à céder une usine viable promise à la fermeture est "consternant".
Maintenant que le budget 2013 est en passe d'être adopté, elle concentre ses efforts sur la compétitivité que le gouvernement souhaite encourager par des mesures qui commenceront à être annoncées la semaine prochaine.
"Excès"
La patronne des patrons prône notamment une baisse drastique du coût du travail, financée par une hausse de la CSG et de la TVA, et en fait la condition d'une relance par les entreprises de l'investissement et de l'innovation.
Au Medef, on rappelle que Laurence Parisot avait évoqué le sujet dès son investiture lors de sa réélection en 2010 à la tête du patronat. Le mouvement patronal va jusqu'à affirmer que c'est elle qui a "convaincu le gouvernement de l'importance de cette question".
"La gravité de ses interventions reflète bien la gravité du moment", assure-t-on, en évoquant notamment le choix de revêtir une tenue noire sur fond noir sur la photo de couverture de l'hebdomadaire l'Usine Nouvelle.
"L'expression publique de Laurence Parisot est motivée par une inquiétude de fond des dirigeants d'entreprises par rapport à une politique économique, conduite par un gouvernement socialiste", même si celui-ci "n'a rien de marxiste, de collectiviste", analyse Bernard Vivier.
Néanmoins, estime-t-il, "à trop tirer la sonnette de l'alarme absolue, on perd en crédibilité". Finalement, observe-t-il, le mouvement des "pigeons", ces créateurs d'entreprise qui ont réussi en se mobilisant sur internet à faire reculer le gouvernement sur une mesure phare du budget, ou l'appel au président de la République de l'Association française des entreprises privées (Afep), qui comprend la quasi-totalité du CAC 40, ont plus marqué les esprits que les interventions répétées de Mme Parisot.
Selon une source gouvernementale, cette volonté d'être partout est liée à l'approche de la fin du mandat, prévue mi-2013, de la présidente du Medef. "Le patronat est divisé et du coup, elle veut le réunifier pour peser sur le choix de son successeur", glisse cette source, avant d'ajouter: "Quoi de mieux que de taper sur un gouvernement de gauche pour resserrer les rangs patronaux?"
Dans la majorité, on soupçonne le Medef d'être plus virulent contre la gauche qu'il ne l'a jamais été contre Nicolas Sarkozy. "Il y a une forme d'excès de la part de certaines organisations patronales sur le thème, en creux, de l'illégitimité sur les questions économiques de ce gouvernement", déclare à l'AFP la députée Karine Berger, secrétaire nationale du PS à l'Economie.
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