Les investissements dans l'exploration et l'exploitation de pétrole et de gaz devraient repartir à la hausse en 2017, après deux années de repli du fait de la chute des cours de l'or noir, anticipe l'AIE dans un rapport publié mardi.
Les investissements dans l'amont pétrolier et gazier devraient augmenter de 6% cette année à 460 milliards de dollars (+3% hors inflation), estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans son rapport annuel sur les investissements dans l'énergie.
Après une chute de près de 50% depuis 2014, cela pourrait bien être "la lumière au bout du tunnel", envisage l'AIE, qui se fonde sur les annonces des compagnies pétrolières.
Les résultats du premier trimestre 2017 montrent une "amélioration significative" de la trésorerie disponible de la plupart des grandes compagnies pétrolières et gazières, qui ont fait d'énormes efforts pour réduire leurs coûts ces deux dernières années, explique l'Agence, qui représente les pays consommateurs d'or noir.
Ce rebond concerne les investissements au Moyen-Orient, où les coûts de production sont les plus faibles du monde, ainsi que ceux dans les hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis.
Ces derniers ont bénéficié de la légère hausse des cours du pétrole, après l'accord intervenu fin 2016 entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays producteurs, comme la Russie, pour réduire leur production.
Toutefois, "les prix du pétrole étant tombés sous la barre des 45 dollars le baril mi-juin, il y a une réelle possibilité pour que les compagnies pétrolières ne réalisent pas complètement leurs programmes d'investissements", prévient l'AIE.
Malgré cette nuance, ce retournement dans l'amont interviendrait après une année 2016 encore en fort repli, avec un plongeon de 26% à 650 milliards de dollars des investissements dans le pétrole et le gaz.
Autre élément marquant: les compagnies pétrolières se concentrent désormais sur des projets au cycle de développement court, assurant un retour sur investissement plus rapide, et pour les majors, sur des projets complexes où elles ont une vraie valeur ajoutée technique.
Preuve d'une certaine aversion au risque, l'AIE voit toujours les seules dépenses d'exploration se contracter cette année (-7%). L'an dernier, les découvertes de pétrole conventionnel ont baissé de moitié à 2,4 milliards de barils, "un déclin d'autant plus dramatique que 2015 avait déjà vu le plus bas niveau de découvertes depuis 1952", pointe l'AIE.
Au total, les investissements mondiaux dans l'énergie, tous secteurs confondus, ont baissé de 12% l'an dernier à 1.700 milliards de dollars.
La hausse des dépenses dans l'efficacité énergétique (+9%) et dans les réseaux électriques (+6%), n'ont pas compensé la baisse dans le pétrole et le gaz et la production d'électricité (-5%).
Pour la première fois, le secteur de l'électricité (énergies renouvelables, réseaux, stockage, etc.) a dépassé les investissements dans les énergies fossiles.