PARIS (Reuters) - Leclerc a fortement ralenti la cadence en 2014, dans un marché de la grande distribution fragilisé par la guerre des prix et une consommation atone.
Le groupement de distributeurs indépendants a vu son chiffre d'affaires progresser de 1,4% à 37 milliards d'euros (hors essence) l'an dernier et de 1,8% en France à 34,5 milliards, après des croissances respectives de 4,7% et 4,9% en 2013.
En volume, les ventes ont augmenté de 2,3%.
Comme l'an dernier, la dynamique de l'enseigne a été tirée par ses ouvertures de Drive (111 points de retraits de commandes passées sur internet ont encore été ouverts en 2014, pour un total de 557), représentant 5,5% de son chiffre d'affaires.
Leclerc fait cependant mieux que Carrefour, dont les ventes en France ont progressé de 1,2% l'an dernier, ainsi que Casino qui a vu les siennes reculer de 2,1% (hors CDiscount).
Par ailleurs, le numéro deux de la distribution en France derrière Carrefour a limité ses gains de parts de marché à 0,5 point l'an dernier (à 20%), après une hausse de 0,8 point en 2013, tandis que celle de Carrefour atteint 21,9% grâce au rachat du réseau de magasins Dia en France au groupe espagnol du même nom, selon les données de KantarWorldPanel.
Pour 2015, Leclerc dit anticiper une progression de ses ventes de 2% et une hausse de sa part de marché encore plus limitée (+0,3 point) qu'en 2014.
L'environnement devient plus difficile pour Leclerc, isolé face aux alliances nouées par ses grands concurrents dans leurs centrales d'achats.
Casino s'est allié à Intermarché, Carrefour à Cora et Système U à Auchan pour mieux peser dans les négociations tarifaires avec leurs fournisseurs et préserver leurs marges.
"L'érosion des résultats (des adhérents) est beaucoup moins forte que celle de leur rivaux, car ils n'ont pas eu à baisser les prix dans la même proportion", a répondu Michel-Edouard Leclerc, président du groupement, dans une interview au Figaro.
Selon l'Insee, l'indice des prix des produits de grande consommation a baissé de 1% en 2014 dans la grande distribution, avec un recul limité à 0,6% dans l'alimentation (hors produits frais) et atteignant 2,7% pour le rayon de la droguerie-parfumerie-hygiène.
Comme ses concurrents indépendants, Michel-Edouard Leclerc est vent debout contre le projet de loi Macron actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, après le vote d'un amendement prévoyant de limiter à neuf ans les contrats liant les distributeurs indépendants à un réseau d'enseignes, un amendement censé renforcer la concurrence en facilitant les transferts de magasins d'une enseigne à l'autre.
(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)