L'Europe et la marque "low cost" Dacia ont soutenu les ventes mondiales de Renault au premier semestre, et ont compensé la baisse dans les pays émergents.
Le constructeur automobile français a écoulé à travers le monde 4,7% de voitures et de véhicules utilitaires légers de plus qu'il y a un an, soit 1,37 million d'unités, a-t-il fait savoir lundi. En 2013 ses ventes avaient progressé de 3,1% à 2,63 millions.
Le groupe, qui comprend les marques Renault, Dacia et Renault Samsung Motors, a profité de sa bonne performance en Europe, où le marché redémarre après plusieurs années de crise. Il a progressé trois fois plus vite que le marché, avec 776.236 véhicules vendus, soit 18% de plus sur un an.
"Cette croissance de 18% de nos ventes s'est faite avec le maintien de notre politique de prix", a souligné le directeur commercial Jérôme Stoll lors d'une conférence de presse. Les constructeurs ont consenti ces dernières années d'importants rabais pour tenter de compenser la baisse du marché européen, ce qui a rogné sur leurs marges.
La marque au losange a profité du succès de sa citadine Clio IV, troisième voiture la plus vendue sur le continent, et de son "crossover" Captur et a crû de 13%.
Dacia a fait encore mieux et "réalise la meilleure progression toute marques confondues". Sa part de marché atteint 2,6%.
La gamme "MO", commercialisée sous la marque Dacia en Europe et dans le pourtour méditerranéen mais avec le logo du losange ailleurs, a représenté 42% du total des ventes du groupe, contre 41% un an plus tôt.
"Ces performances permettent d’effacer l’impact de la baisse de nos principaux marchés émergents et de maintenir le groupe dans sa dynamique de croissance", souligne Jérôme Stoll dans le communiqué.
Renault, qui pousse depuis longtemps ses pions hors d'Europe pour ne pas être trop dépendant d'un seul marché, a en effet subi l'effondrement de certains marchés automobiles émergents. C'est le cas en Algérie, en Turquie, en Argentine, en Russie, au Brésil et en Inde.
Ses immatriculations à l'international ne représentent plus que 43% du total, contre 50% il y a un an.
- Nouvelle Twingo en septembre -
Cette tendance devrait se poursuivre au second semestre, a averti Jérôme Stoll. "Les marchés émergents sont traditionnellement des marchés plus volatils", a-t-il rappelé. Il table sur un repli de 5% du marché brésilien cette année, de 10% en Russie, 20% en Argentine, et sur un marché stable en Inde.
Le constructeur a aussi dû geler depuis un an ses activités en Iran, qui était pour lui un marché important, après le renforcement des sanctions internationales contre le programme nucléaire iranien depuis le 1er juillet 2013.
Renault espère pouvoir y retourner dès que la situation le permettra mais "nous manquons de visibilité pour vous donner plus de prévisions sur notre activité dans ce pays", a fait savoir le directeur commercial.
En revanche "nous avons réévalué légèrement les prévisions de (progression du) marché sur l'ensemble de l'Europe à 3-4%" en 2014, a-t-il poursuivi. Il est plus prudent sur la France, avec un petit plus de 1% annoncé.
"Dans ce contexte, Renault confirme ses prévisions initiales de gain de part de marché en Europe et d'augmentation de ses volumes mondiaux", selon le communiqué. "Sur la deuxième partie de l'année, nous devons confirmer le succès de Clio et de Captur", a indiqué Jérôme Stoll. "Nous aurons aussi l'arrivée de Nouvelle Twingo à partir de septembre et le renouvellement du Trafic dans le segment du véhicule utilitaire" qui devraient soutenir les immatriculations.
La Bourse de Paris a salué ces annonces et le titre caracolait en tête de l'indice CAC 40. Vers 11H00 (09H00GMT), l'action gagnait 2,58% à 72,39 euros, dans un marché en repli de 0,35%.