Le gouvernement espagnol a révisé mercredi ses prévisions économiques pour les années à venir, anticipant un peu moins de croissance et un peu plus de chômage alors que le pays peine toujours à relancer son économie.
Les prévisions officielles de croissance du gouvernement pour 2012 et 2013 ont été revues à la baisse, avec respectivement +2,3% et +2,4% de hausse pour le PIB, contre des prévisions antérieures de respectivement +2,5% et +2,7%.
Ces révisions "légèrement à la baisse" découlent de taux d'intérêts attendus à la hausse et de prix plus élevés pour les matières premières, a expliqué la ministre de l'Economie Elena Salgado lors d'une conférence de presse pour présenter le "scénario macroéconomique espagnol des prochaines années".
En revanche, "il n'y a pas de modification" pour la prévision de croissance pour 2011, avec une hausse du PIB toujours prévue à +1,3%, a indiqué Mme Salgado.
Ces prévisions gouvernementales sont perçues comme trop pessimistes par la Banque d'Espagne ou bien le Fonds monétaire international (FMI). La Banque d'Espagne prévoit une hausse du PIB de seulement 0,8% en 2011 puis de 1,5% en 2012, tandis que le FMI table sur +0,6% pour 2011.
La responsable de l'économie du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a indiqué que pour l'année en cours, le "moteur de la croissance restera la demande extérieure".
La consommation intérieure restera, elle, en panne, étant toujours affectée par un taux de chômage record, à près de 20%, et par les conséquences financières pour les ménages de la crise de l'immobilier.
Le chômage, actuellement le plus élevé de l'Union européenne et des pays de l'OCDE, reste le principal point noir dans le tableau économique du pays, avec une prévision revue à la hausse pour 2011, à un taux à 19,8% de la population active contre 19,3% prévu auparavant.
Toutefois, à partir de cette année, le taux de chômage espagnol devrait commencer à diminuer progressivement pour atteindre 18,5% en 2012, puis 17,3% en 2013 et 16% en 2014.
Madrid prévoit dès 2011 "une petite croissance de l'emploi à partir de la seconde moitié de l'année" et ce mouvement ira en se "consolidant" les années suivantes, a souligné Mme Salgado.
Plombée par la crise financière internationale et l'éclatement de sa bulle immobilière à partir de la seconde moitié de 2008, l'Espagne a vu son PIB fortement baisser, de 3,7%, en 2009, puis stagner en 2010, avec un léger repli de son PIB, de 0,1%.
Selon les derniers chiffres officiels de l'Institut national de la statistique (Ine), le taux de chômage a atteint 20,33% de la population active au 4e trimestre 2010, le plus haut depuis 13 ans.
Ce taux est deux fois supérieur à la moyenne dans l'UE et dans les pays de l'OCDE.