PARIS (Reuters) - Les prix à la consommation ont augmenté de 0,1% en décembre et dans les mêmes proportions sur l'ensemble de l'année 2014 en France, l'inflation retombant ainsi à des plus bas depuis octobre 2009, annonce mercredi l'Insee.
Par comparaison, le rythme d'inflation sur douze mois se situait à +0,3% en novembre.
L'inflation sous-jacente est négative pour le deuxième mois consécutif, alors qu'elle ne l'avait jamais été depuis que la série existe en 1991.
La faiblesse de l'inflation en France, deuxième économie de la zone euro, est un élément de plus qui plaide en faveur de nouvelles initiatives de la Banque centrale européenne comme un programme de rachat d'obligations souveraines, pour lutter contre les risques de déflation.
Elle pourrait amener le gouvernement à accepter une nouvelle baisse du taux du livret A, le produit d'épargne le plus populaire en France, qui avait été ramené à 1,0%, un plus bas historique, le 1er août dernier.
L'indice des prix harmonisé IPCH, qui permet des comparaisons avec les autres pays de la zone euro, a également progressé de 0,1% en décembre comme sur l'ensemble de 2014, soit là encore un plus bas depuis octobre 2009.
Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un taux d'inflation IPCH nul sur un mois comme sur un an.
L'indicateur d'inflation sous-jacente (hors tarifs publics et produits à prix volatils) progresse de 0,1% par rapport à novembre. Sur l'ensemble de 2014, il enregistre une baisse de 0,1%, après -0,2% sur les douze mois à fin novembre.
L'inflation hors tabac est nulle sur le mois de décembre et en hausse de 0,1% sur l'ensemble de 2014.
Selon l'Insee, les hausses saisonnières des prix de certains services (+13,2% pour le transport aérien, +12,2% pour les hébergements de vacances) ont été en grande partie compensées le mois dernier par un nouveau recul des prix de l'énergie (-4,4%), en particulier des produits pétroliers (-10,6%), et dans une moindre mesure, par une baisse des prix des produits alimentaires(-0,4%).
Sur la base de la formule indicative de son calcul, le taux du livret A pourrait être ramené à 0,25% mais il est peu probable que le gouvernement, qui se prononcera sur la question en fonction d'une recommandation de la Banque de France, aille jusque là.
En juillet dernier, il avait ainsi annoncé une baisse de la rémunération du livret A à 1,0%, contre 1,25% auparavant, alors que le gouverneur de la banque de France proposait de la fixer à 0,75% et que l'application stricte de la formule aurait conduit à l'établir à 0,50%.
(Yann Le Guernigou)