Le groupe australien de vêtements de surf Billabong, qui traverse une grave crise depuis plusieurs mois, a annoncé mardi une perte nette record équivalente à trois fois sa capitalisation boursière, après avoir passé une forte dépréciation sur la valeur de ses marques.
Billabong a essuyé une perte nette de 859,5 millions de dollars australiens (578 millions d'euros) sur l'exercice 2012/13, clos le 30 juin. Les analystes tablaient sur une perte de 560 millions AUD.
Le groupe a passé une dépréciation sur la valeur de ses marques pour un total de 604,3 millions AUD. Ses ventes ont reculé de 13,5%, sur un an, à 1,34 milliard AUD.
Le président de Billabong, Ian Pollard, a qualifié l'exercice écoulé de "période la plus difficile dans l'histoire de la firme", créée en 1973. Elle a fermé 158 magasins, vendu la ligne DaKine et restructuré la division Nixon, dont la valorisation est aujourd'hui égale à zéro.
Longtemps à la recherche d'un repreneur, ses tentatives ont toutes échoué ces derniers mois. Le groupe vient de passer un accord de refinancement avec les fonds d'investissement américain Altamont Capital Partners et GSO Capital, pour 470 millions AUD, a indiqué Ian Pollard.
Elle réfléchit aussi à une autre proposition de refinancement, transmise la semaine dernière par le fonds américain Centerbridge and Oaktree, a ajouté M. Pollard.
"Nous approchons de la fin d'un très long processus qui a été perturbant, déprimant pour les employés et très coûteux", a-t-il souligné. "La firme a hâte de concentrer sur ses activités, ranimer ses marques, reconstruire la structure dans un cadre financier slide et à long terme".
Pour l'analyste Evan Lucas, de IG Markets, les chiffres publiés mardi expliquent les abandons successifs des candidats à la reprise et la perte d'intérêt des banques. Selon lui, Billabong va certainement sortir de la cote au cours des douze prochains mois.
Créé sur la Gold Coast australienne, dans l'Etat du Queensland, Billabong était devenu célèbre dans le milieu du surf, puis au-delà, en proposant des vêtements pour les sports de glisse notamment, mais sachant séduire au-delà de ce public.
Mais le groupe a accumulé les déboires depuis plusieurs années: une expansion trop rapide, la cherté du dollar australien qui a réduit ses bénéfices à l'étranger, la crise en Europe et aux Etats-Unis qui a rogné ses ventes, et sa perte de notoriété auprès de la clientèle jeune.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice est de 72,6 millions AUD, en repli de 16,4% par rapport à l'année précédente. L'action du groupe a clôturé en baisse de 5,31% à la Bourse de Sydney, à 53,50 cents. Elle avait atteint un plus bas de 12 cents en juin.