La Bourse de Paris restait prudente lundi matin (-0,3%), faute d'indicateurs susceptibles de la guider vers le haut alors que la situation reste très tendue en Ukraine.
A 09H19 (07H19 GMT), l'indice CAC 40 perdait 13,3 points à 4.463,98 points.
Vendredi, les investisseurs avaient préféré jouer la prudence (-0,66%) avant le week-end à haut risque annoncé en Ukraine où s'est tenu dimanche un référendum sur l'indépendance dans l'est du pays.
"Aujourd'hui, l'agenda est mince", observent les économistes de Crédit Agricole CIB.
"Les événements en Ukraine pourraient une nouvelle fois jeter une ombre sur les marchés financiers cette semaine, au moment où le risque de violences semble grandir dans le sillage des référendums tenus ce week-end à Donetsk et Luhansk", avertit Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Les séparatistes pro-russes revendiquent un "oui" massif à l'indépendance, sans attendre les résultats complets de la consultation de ce week-end.
Kiev craint de voir se reproduire un scénario similaire à celui de la Crimée et les Occidentaux ont déjà prévu d'étendre les sanctions contre la Russie si la présidentielle en Ukraine ne s'est pas tenue à la fin du mois.
Les spéculations vont également bon train sur une éventuelle action de la Banque centrale européenne (BCE).
"Le pré-engagement apparent de la BCE pour de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire dès juin a été le fait marquant de la semaine dernière. (...) Les développements sur ce front pourraient encore être le centre de toutes les attentions, alors que plusieurs membres de la BCE doivent parler" cette semaine, note l'équipe de Crédit Agricole CIB.
Deux membres du conseil des gouverneurs, Vitor Constancio et Ewald Nowotny, ouvrent le bal lundi. Leurs déclarations pourraient agiter le marché s'ils donnaient des détails sur les mesures de soutien envisagées par l'institution monétaire.
Outre ces deux feuilletons, le reste de la semaine fournira plusieurs statistiques américaines, qui doivent illustrer la reprise des Etats-Unis, et une poignée de chiffres venus de Chine, qui devraient confirmer le ralentissement de la deuxième économie mondiale.
En zone euro, le produit intérieur brut du premier trimestre et le climat des affaires en Allemagne (ZEW) sont notamment attendus.
Parmi les valeurs, Alstom prenait la tête du CAC 40 avec un gain de 2,05% à 28,82 euros. La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont estimé ce week-end que l'avenir de l'industriel, convoité par l'américain General Electric et l'allemand Siemens, était une décision qui appartenait à ses dirigeants.
Tarkett gagnait 1,83% à 26,94 euros, grâce au rachat de la participation minoritaire dans sa filiale qui commercialise ses produits en Chine ainsi que l'acquisition d'un outil de production de revêtements de sols vinyle près de Pékin.
Air France-KLM prenait 0,24% à 10,35 euros grâce à une hausse de 3% de son trafic passagers en avril, bénéficiant du dynamisme de la période entourant Pâques mais son trafic fret a accusé une légère baisse de 0,6%.
Renault cédait 0,77% à 66,15 euros, après les résultats de son allié Nissan, dont il détient 43,4% du capital. Le constructeur japonais prévoit une hausse de 4% de son bénéfice net cette année après un bond de 14% lors de l'exercice précédent.
Bouygues prenait 0,57% à 32,46 euros, alors qu'il s'apprête à réduire la voilure dans sa filiale télécoms. Entre 1.500 et 2.000 postes pourraient être supprimés, craignent les organisations syndicales du groupe, selon Le Figaro.
Edenred engrangeait 0,57% à 23,79 euros. La maison mère de Ticket Restaurant, a annoncé l'acquisition de 50% de la société C3 Card, ce qui lui permet de s'implanter aux Emirats arabes unis.
EDF grappillait 0,2% à 28,21 euros, après que sa filiale EDF EN eut mis en service un nouveau parc éolien en Turquie, d'une capacité de 150 mégawatts (MW),
Theolia bondissait de 8,73% à 1,37 euros, après avoir réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 43%, en partie lié à l'intégration de la société allemande Breeze Two Energy, rachetée en 2013.
Générale de Santé grimpait fortement (+6,19% à 16,46 euros), grâce à la décision de ses actionnaires, qui se disent prêts à vendre leurs parts à l'australien Ramsay et à Crédit Agricole.
Recyclex prenait 1,49% à 2,73 euros avant la tenue de son assemblée générale dans la matinée.